Les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) devront élire, samedi lors de la séance de l'après-midi, le nouveau président de l'Assemblée et adopter le rapport final de la commission de validation de la qualité de membre qui sera soumis aux députés ultérieurement. Selon les dispositions des articles 114 de la constitution et 11 de la loi organique fixant l'organisation et le fonctionnement de l'APN et du conseil de la nation et les relations entre les deux chambres du parlement et le gouvernement, le président de l'Assemblée populaire nationale est élu à main levée en cas d'un candidat unique et au scrutin secret en cas de pluralité de candidats. La cérémonie d'installation de la nouvelle APN, issue des élections législatives du 10 mai 2012, avait eu lieu ce matin lors d'une séance plénière inaugurale de la 7ème législature. La séance inaugurale était présidée par le doyen des élus, Mohamed Larbi Ould Khelifa, assisté des deux plus jeunes députés de la nouvelle Assemblée, à savoir, Assia Kenane (28 ans) et Hocine Maâloum (29 ans). Dans son allocution d'ouverture, M. Ould Khelifa a mis en exergue le rôle de l'APN dans "la poursuite de l'ancrage des fondements de la démocratie en Algérie" soulignant que "le foisonnement d'idées et la diversité des points de vue" au sein de la nouvelle Assemblée l'habilitait à être "une école de démocratie" et un appui à la stabilité". L'intervenant a évoqué à cette occasion le fonctionnement de l'APN appelant à des "relations basées sur un "dialogue" mutuel au service des intérêts du peuple et de la nation, "entre la majorité et la minorité au sein de l'Assemblée". Lors de cette séance, il a été procédé à l'appel nominatif des députés par ordre alphabétique, à la constitution de la commission de validation de la qualité de membre qui sera chargée de l'élaboration d'un rapport exhaustif conformément aux décisions du Conseil constitutionnel. Cette commission est composée de 20 députés représentant les partis politiques constitutionnellement, habilités à former des groupes parlementaires. Par ailleurs, la séance d'installation de la nouvelle Assemblée a été marquée par le retrait des députés de l'Alliance verte (Mouvements de la société pour la paix (MSP), Ennahda et El Islah) pour, ont ils argué, dénoncer "la fraude ayant entaché les élections législatives du 10 mai dernier". Avant de sortir de l"hémicycle, ils ont brandi des pancartes rouges portant l'inscription "non à la fraude". Selon un communiqué remis à la presse, les députés protestataires ont expliqué que leur retrait est motivé par leur "refus de cautionner les décisions prises lors de cette séance". Par ailleurs, les députés de l'Alliance verte ont souligné qu'ils comptent "poursuivre leur action parlementaire", rejetant "la fermeture de la scène politique et la confiscation du droit aux nouvelles générations de vivre dans la dignité et la liberté". Le retrait des députés de l'Alliance verte de la séance d'installation de la nouvelle APN a suscité des réactions divergentes de la part des partis politiques siégeant au sein de l'Assemblée. Pour le député RND, M. Seddik Chihab, le retrait des députés de l'Alliance verte est "une position d'un parti de l'opposition", estimant que ce "comportement n'influera pas sur le déroulement des travaux de l'APN". Pour sa part, Zoulikha Mekki, députée FLN, a appelé à faire montre de "vigilance", considérant "inconcevable d'aller à l'encontre de la volonté du peuple». Elle a en outre invité les partis de l'Alliance verte à "travailler pour l'intérêt du peuple et de ceux qui les ont élus". Mme Mekki a fait observer que les élections se sont déroulées "dans la transparence et en présence d'observateurs internationaux". De son côté, le député FFS, M. Mustapha Bouchachi a estimé que le retrait de ces députés "est inacceptable dans un Etat démocratique". La représentante du l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), Mme Chafia Mentalechetm, a jugé le retrait "scandaleux". La représentante de l'UFDS a appelé les partis de l'Alliance verte à "participer à la construction du pays, au lieu de rester dans "une critique négative". La septième législature a vu le nombre de députés passer de 389 à 462 élus dont 143 femmes députées. Vingt-sept partis politiques dont 9 nouveaux, en plus des indépendants, siègeront à la Chambre basse du Parlement.