Candidat unique du FLN et soutenu par le RND, Larbi Ould Khelifa a été élu hier après- midi président de l'Assemblée populaire nationale au cours d'une séance caractérisée par le «mécontentement» de plusieurs partis dont certains se sont retirés de la plénière, alors que d'autres se sont abstenus. Dès la reprise des travaux de la première séance de la 7e législature hier après-midi et après l'adoption du rapport de la commission de validation des mandats, le président de séance appelle les députés pour recueillir d'éventuelles candidatures. Un représentant du groupe parlementaire du FLN prend alors la parole pour annoncer la candidature de Larbi Ould Khelifa au nom de son parti. Applaudissements et voix discordantes. Miloud Chorfi du RND prend à son tour la parole pour d'abord se féliciter de «cette fête démocratique» et ensuite annoncer le soutien total du RND au candidat FLN. Un plébiscite dénoncé car l'opération de vote n'a pas encore débuté. Le représentant du PT, Djelloul Djoudi, prend la parole à son tour. «Nous ne sommes pas concernés par cette élection, nous nous retirons» annonce-t-il, affirmant toutefois en marge que le PT siègera au sein des commissions permanentes. Belkacem Amarouche du FFS (zone 4) a quant à lui estimé qu'il est anormal de procéder à l'élection du président avant la révision du règlement intérieur. «La suprématie numéraire d'un parti politique ne signifie pas l'occultation des positions des minorités. Il est inconcevable qu'on demeure prisonnier de pratiques révolues», déclare-t-il, allusion faite au FLN et au RND. Le président de séance lui répond que la révision du règlement intérieur sera la priorité dans les prochains jours et que cette question sera prise en charge conformément à la loi. «Nous ne pouvons pas fonctionner avec un règlement intérieur fait par les autres, nous refusons de subir cela», déclarera Belkacem Amarouche en marge de la plénière, rappelant que le combat du FFS «est justement de réhabiliter le politique». D'autres voix se lèvent encore et une certaine «anarchie» a entaché l'opération de vote. «Il n'y a pas d'autres candidats. Celui qui veut être candidat, qu'il le déclare», argue le désormais président de l'APN, visiblement perturbé. Il oubliera d'ailleurs, lors de l'opération de vote, d'appeler les probables abstentionnistes ou ceux qui pouvaient voter contre, à se prononcer. L'opération de vote a été refaite. Elle s'est déroulée à main levée. Larbi Ould Khelifa a été plébiscité donc par les élus du FLN, du RND et du MPA, en l'absence des députés de l'Alliance verte et du PT qui venaient de quitter la salle. Les députés FFS se sont abstenus, quant à ceux du Front national algérien (FNA), ils ont fait une sortie pour le moins inattendue. Dans un communiqué rendu public, ils déclarent ne pas se reconnaître et dans les positions et dans les déclarations du président du parti, Moussa Touati, qui a rejoint, rappelons-le, le «groupe des 16» partis qui veulent créer «un parlement parallèle». «Nous allons continuer à nous battre et à défendre les revendications de nos électeurs», déclarent-ils, mais l'on chuchote d'ores et déjà que ces derniers pourraient éventuellement se rallier au FLN.