La Russie a jugé hier prématurée toute nouvelle action de l'ONU contre la Syrie et a condamné le renvoi contreproductif des ambassadeurs syriens dans un nouveau bras de fer avec l'Occident après le massacre de Houla. «Nous estimons que l'examen au Conseil de sécurité de l'ONU de toute nouvelle mesure pour influer sur la situation est prématurée», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov à l'agence russe Interfax. Le diplomate a estimé que la déclaration à la presse du président du Conseil de sécurité de l'ONU concernant les évènements tragiques à Houla avait été un signal assez fort pour la partie syrienne et représente une réaction suffisante du Conseil de sécurité de l'ONU. Les Occidentaux ont durci mardi leur position à l'égard du gouvernement syrien, Européens et Américains annonçant l'expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leurs capitales en représailles au massacre de Houla qui a fait 108 morts. M. Gatilov commentait les appels du chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle à convoquer une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Des diplomates russes ont par ailleurs critiqué la déclaration du président français François Hollande, qui a envisagé mardi soir une intervention armée sous mandat de l'ONU en Syrie. Le président français doit rencontrer demain son homologue russe Vladimir Poutine qui effectuera une visite en France. «Nous avons toujours dit que nous sommes contre toute intervention extérieure dans le conflit syrien parce que cela ne fera qu'aggraver la situation pour la Syrie et la région et aura des conséquences imprévisibles», a souligné M. Gatilov. Un autre vice-ministre des Affaires étrangères, Andreï Denissov a estimé que la déclaration de François Hollande avait été dictée par des émotions. Une nouvelle tuerie Par ailleurs, le chef de la mission d'observation de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, s'est dit profondément perturbé après la découverte mardi soir du corps de 13 personnes dans la province de Deir-Ezzor. Les observateurs ont découvert les corps dans la zone d'Assukar, à 50 km à l'est de Deir-Ezzor. Tous les corps avaient les mains liées derrière le dos, et certains semblent avoir été tués d'une balle dans la tête tirée à courte portée, écrit le général Mood dans un communiqué, se disant profondément perturbé par cet acte épouvantable et inexcusable.