L'intersyndicale de la santé publique, qui regroupe quatre syndicats autonomes, menace d'entreprendre des marches dans la capitale et dans les autres wilayas du pays si la tutelle ne lève pas les sanctions prises à l'encontre des syndicalistes de la santé publique. Accusant le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, de «transgresser les lois et les conventions internationales paraphées par l'Algérie», le porte-parole de l'intersyndicale, Lyes Merabet, a appelé dans une conférence de presse organisée hier à Alger, les autorités publiques à intervenir afin de mettre fin aux «dépassements» du ministre qui multiplie les sanctions et les mesures répressives à l'encontre des blouses blanches qui «ne demandent que leurs droits socioprofessionnels». Selon lui, cette situation est une provocation. Provocation à laquelle les médecins n'hésiteront pas à répondre en investissant la rue à nouveau. Le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a fait savoir, pour sa part, que «toutes les parties concernées sont informées des agissements du ministre de la Santé à l'encontre des syndicalistes, violant les instructions du président de la République qui a appelé à la nécessité d'impliquer les partenaires sociaux dans le débat». Selon lui, le ministre a, depuis son arrivée à la tête du ministère, cherché «la rupture du dialogue et l'exclusion des syndicats indépendants des négociations». L'intersyndicale de la santé est constituée du SNPSP, du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), du Syndicat national algérien des psychologues (SNAPSY) et du Syndicat national des professeurs d'enseignement paramédical (SNPEPM). Elle a tenu plusieurs rassemblements devant le ministère de tutelle pour dénoncer leurs conditions de travail. Elle exige le départ «immédiat» d'Ould Abbas, qui a «contribué à la dégradation de la santé publique». Le secrétaire général du SNAPSY, Mohamed Belghachia, a dénoncé les mesures répressives décidées par les directeurs des établissements hospitaliers en direction de 8 syndicalistes à l'hôpital de Batna, afin de les empêcher d'exercer leurs activités syndicales. L'intersyndicale a réitéré son appel au président de la République afin qu'il intervienne pour mettre un terme à ces «agissements irresponsables», a déclaré le Dr Yousfi.