Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a estimé dans un entretien accordé à TSA que la grève d'un mois, observée par les médecins spécialistes de la santé publique, est «un échec» et que c'est pour cette raison que le syndicat, que préside Mohamed Yousfi, y a mis fin. S'appuyant sur une enquête menée par son département, il a déclaré que le taux de participation n'a pas dépassé les 2,93% à l'échelle nationale. De son avis, «les spécialistes n'ont pas marché». La grève organisée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) est «une action politique», regrette le ministre, qui ajoute qu'«on ne déclenche pas une grève la veille d'une élection législative. C'est un acte politique. L'Algérie était en danger». C'est pour cette raison, reconnaît-il, qu'il leur a fermé la porte. «Je n'ai pas fermé la porte au dialogue. Je ne reçois pas les gens qui prennent le malade en otage», explique-t-il. Affirmant que «pratiquement toutes les revendications des blouses blanches ont été prises en charge», notamment leur statut et leurs salaires, il dira que ces mouvements de protestation dénotent la mauvaise foi de certains dirigeants. «J'ai reçu les praticiens spécialistes de santé publique à plusieurs reprises. Je ne parle pas des syndicalistes de la base, mais de certains dirigeants syndicaux qui sont de mauvaise foi», a-t-il lancé en direction des leaders des quatre syndicats autonomes que constitue l'intersyndicale de la santé publique. Ces derniers, à leur tête le Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), que nous avons vainement tenté de joindre, avait dénoncé la mesure répressive relative à «l'interdiction d'accès au ministère de la Santé pour les dirigeants du syndicat, transformant cette institution en propriété privée». Les quatre syndicats, à savoir le SNPSSP, le SNAPSY, le SNPSP et le SNPEPM avaient, lors de leur dernier sit-in organisé devant leur tutelle, tenté d'accéder à l'enceinte ministérielle, mais ont été «violemment» réprimés par les agents de sécurité et les forces de l'ordre déployés sur les lieux. Le ministre avoue avoir mis fin à certains «agissements contraires aux missions syndicales», suite à une enquête élaborée sur le terrain. «J'ai fait une enquête. Il y a des praticiens qui font deux ou trois malades par semaine», a t-il lancé. Ajoutant : «Allez voir à quelle heure ils quittent les polycliniques !» Evoquant la pénurie de médicaments, le ministre a indiqué que celle-ci «est levée maintenant», précisant toutefois que «de temps à autre, pour le cancer, sur 22 médicaments, un seul manque. Mais la commande est faite grâce aux 27 milliards DA de budget du ministère», a-t-il expliqué.