Les incidents qui entachent le football constituent un «bon baromètre» de l'importance du racisme et de la xénophobie dans la société, a estimé, hier, mardi, Githu Muigai, le rapporteur spécial de l'ONU contre le racisme. «C'est seulement la partie visible de l'iceberg. Nous savons que pour cette seule année, les organismes responsables du football ont dû, de manière répétée, infliger des amendes ou des sanctions à plus d'une dizaine d'équipes pour le racisme des spectateurs», a déclaré M. Muigai. «Pour moi c'est un bon baromètre de ce qui se passe au cœur de la société et je pense que cela signifie qu'il y a encore beaucoup de travail à faire», a-t-il ajouté en marge de la conférence de l'ONU à Genève sur le racisme. «Si vous regardez ce que les gens disent et comment les gens réagissent dans les stades de football, vous savez qu'au cœur de la société, il nous reste de graves problèmes à résoudre», a-t-il ajouté. Il a évoqué les chants et cris racistes qui ont visé, samedi dernier, à Turin, le jeune attaquant italien d'origine ghanéenne de l'Inter Milan, Mario Balotelli, lors du choc Juventus - Inter (1-1). Le président de l'Uefa, Michel Platini, a annoncé, hier, que les instances du football européen étudiaient la possibilité de suspendre les matches pendant 10 minutes en cas de chants racistes dans les tribunes, voire de les arrêter si les chants continuent. La déclaration finale contre le racisme et la xénophobie, adoptée, hier, mardi, comprend un paragraphe qui appelle la Fédération internationale de football (Fifa) à mettre le thème en valeur lors du Mondial-2010 en Afrique du Sud.