Quel que soit le vainqueur de Roland-Garros cette année, celui de Novak Djokovic ou de Rafael Nadal qui s'imposera, dimanche si la météo le permet, entrera dans l'histoire du tennis. Le Serbe, numéro un mondial, pourrait devenir le premier joueur depuis 1969 à remporter consécutivement les quatre tournois du Grand Chelem alors que l'Espagnol serait l'unique joueur à s'imposer sept fois sur la terre battue parisienne. Clairement, Rafael Nadal part avec les faveurs des pronostics, et pas seulement parce qu'il mène 18 victoires à 14 face à son futur rival. Son parcours Porte d'Auteuil cette année a tout simplement été exceptionnel. Il n'a perdu aucun set, n'a passé que 12h22 sur les courts parisiens alors que Novak Djokovic a disputé deux matches en cinq sets, en huitième et en quart de finale, et a dû batailler plus de 16h30 pour rallier la finale. Toujours modeste, l'Espagnol ne veut cependant pas s'enflammer, alors qu'il est en passe de devenir le seul joueur de l'histoire à pouvoir s'imposer sept fois à Paris. L'an passé, il avait égalé le record du Suédois Björn Borg. Depuis ses débuts à Roland-Garros, en 2005, où il a décroché son premier titre à 18 ans, Nadal n'a connu qu'une fois la défaite, en huitième de finale 2009 contre Robin Söderling, et encore était-il blessé, ce qu'il avait tu à l'époque. "Pour lui (Djokovic), c'est une opportunité exceptionnelle de gagner quatre titres (du Grand Chelem) à la suite et il est numéro un mondial. Il a joué une saison absolument fantastique. On verra demain!", a dit Nadal samedi lors d'une conférence de presse. "Je sais que ce sera un match difficile pour moi, j'espère que ce sera aussi un match difficile pour lui. Pour ma part, je ferai de mon mieux, comme à chaque match." La modestie de l'Espagnol a cependant des limites. Il avoue sans problèmes avoir ses chances face à Djokovic, qui n'a jamais remporté Roland-Garros et qui a subi deux fois cette saison la loi de Nadal sur terre battue, aux Masters 1000 de Monte-Carlo et à Rome. "J'ai la possibilité de le battre parce que j'ai déjà gagné six titres ici. La pression, je l'ai tous les ans! Je fais toujours de mon mieux ici. Ce n'est pas parce qu'il y a le septième titre, mais simplement parce que c'est Roland-Garros qui est pour moi l'un des plus grands tournois de l'année, sinon le plus important", a expliqué Nadal. Novak Djokovic fait profil bas lui aussi, sachant qu'il n'est jamais parvenu à battre l'Espagnol sur l'ocre parisienne, en trois précédentes confrontations. "Les chiffres parlent d'eux-mêmes quant à la qualité de son jeu sur cette surface. Je n'ai pas gagné une manche contre lui ici, donc toutes les statistiques sont positives pour lui", a dit le Serbe qui a toutefois mis un bémol à la dure loi des chiffres qui l'ont vu battu en 2006, 2007 et 2008 par Nadal Porte d'Auteuil. "Mais je me sens différent aujourd'hui. J'ai l'impression que je suis au sommet de ma carrière. Depuis un an et demi, je joue de façon incroyable. Je dois utiliser tout ceci. Ce sont des arguments qui me donnent de l'énergie et de la confiance." Les statistiques ne seront pas la seule composante de cette finale. Cette rencontre au sommet pourrait en effet être repoussée à lundi, en raison d'une météorologie qui s'annonce pluvieuse dimanche. S'il est fort à parier que les organisateurs de l'épreuve feront tout leur possible pour lancer le match, les prévisions indiquent qu'il y a peu de chances pour qu'il se termine. Auquel cas un nouveau rendez-vous serait pris pour lundi, voire mardi. En 1973, la finale entre Ilie Nastase et Niki Pilic, remportée par le Roumain, avait déjà été disputée un mardi, en raison de la pluie.