Le COA se dit respectueux des institutions de l'Etat. C'est une affaire qui n'aurait jamais dû exister. On veut parler de cette histoire selon laquelle le CIO aurait mis en garde le Comité olympique algérien sur un éventuel retrait des athlètes algériens s'ils venaient à tomber sur des athlètes israéliens lors des prochains Jeux olympiques de Londres. Il semblerait que ce soit le très sérieux journal anglais The Times qui ait fait circuler cette information. Il s'agit en réalité d'un communiqué signé de la porte-parole du CIO, Emmanuelle Moreau, qui indique que «refuser de participer à une épreuve olympique en raison de la religion d'un athlète ou de sa nationalité ne serait pas seulement un comportement antisportif, mais une violation grave du code d'éthique du CIO, des principes de la Charte olympique et du serment des athlètes. Si un athlète ou une équipe est incapable de venir aux jeux dans l'esprit de compétition et d'amitié, alors il devrait rester à la maison. Il ne peut y avoir aucune discrimination pour quelque raison que ce soit entre les participants aux Jeux Olympiques». Le journal anglais a, semble-t-il, pensé que ce communiqué concernait un certain nombre de pays dont l'Algérie après avoir pris en considération qu'un kayakiste algérien du nom de Nasreddine Baghdadi aurait refusé d'affronter dans une course du championnat du monde, un athlète israélien. Nous ne savions pas que l'Algérie disposait d'une Fédération de canoë-kayak et qu'il y avait assez de torrents et de rivières chez nous pour que ce sport soit pratiqué. En tout cas si le cas de Baghdadi est vrai, il s'agit d'une prise de position personnelle et il faut la respecter. Mais de là à en faire une affaire d'Etat, il nous semble que The Times exagère. Ce journal est allé jusqu'à prendre contact avec le président du Comité olympique algérien, Rachid Hanifi. «J'ai été très explicite avec lui, nous a dit ce dernier. Je lui ai dit que c'est au gouvernement algérien de décider si les Algériens doivent ou non jouer face aux Israéliens. Je sais que c'est une question très sensible. Je lui ai ajouté que notre position allait dans le sens des recommandations du CIO qui préconise une coopération harmonieuse entre les comités olympiques nationaux et leur gouvernement. Je n'ai pas ajouté un seul mot.» Il semblerait que certains présidents de Fédérations sportives algériennes n'aient pas apprécié une telle réponse de la part du responsable du COA et le lui ont fait savoir. «C'est du n'importe quoi, nous a déclaré Rachid Hanifi. Je ne vois pas en quoi ma réponse dérangerait. Je suis resté dans l'esprit respectueux de nos institutions. Si ces présidents veulent appeler au boycott, qu'ils le fassent au niveau de leurs fédérations respectives. Ce que je dis, c'est que l'athlète qui va aux JO ne va pas représenter le COA mais l'Algérie et son drapeau. Il est donc tout à fait normal qu'il s'aligne sur la position du gouvernement de ce dernier. C'est ce que j'ai fait savoir au CIO.» Il n'en reste pas moins que le communiqué par qui l'affaire a été déclenchée a été mal interprété en ce sens qu'il ne vise pas spécialement l'Algérie. Notre pays n'y est même pas cité. The Times a induit beaucoup de gens en erreur en faisant croire qu'il concernait exclusivement l'Algérie, tout cela parce qu'un kayakiste algérien a refusé d'affronter un Israélien à un championnat du monde. Il faut savoir qu'aux Jeux olympiques de Sydney, en 2000, le judoka Bouaichaoui avait combattu contre un Israélien. Il en avait été de même pour un autre judoka, en l'occurrence Amar Meridja, lors des Jeux olympiques d'Athènes en 2004. Ces deux histoires n'avaient pas soulevé de vagues. Nous ne voyons pas alors pourquoi soudainement il y a un cas Algérie qu'il faut pointer du doigt comme si officiellement il y avait appel au boycott de tout Israélien dans une compétition sportive internationale. L'Algérie ira à Londres prendre part aux Jeux olympiques avec des athlètes qui auront gagné leur qualification sur le terrain. C'est bien là le plus important.