Pour ne pas avoir su convertir ses occasions en première période et préserver son avantage en seconde, l'Italie a enchaîné jeudi face à la Croatie un deuxième match nul (1-1) dans le groupe C de l'Euro. Désireux de s'imposer face une équipe qui avait réussi son entrée en matière contre l'Irlande (3-1), les Italiens ont réalisé une très bonne première période avant de reculer et de craquer sous la pression de leurs adversaires. Le métronome italien Andrea Pirlo avait concrétisé la domination des siens en toute fin de première période (39e) d'un superbe coup franc direct. Mais comme face à l'Espagne, qui avait égalisé quatre minutes après l'ouverture du score italienne dimanche, la Squadra Azzurra a fini par céder à vingt minutes de la fin et doit donc se contenter d'un nul frustrant. "Nous sommes encore en vie et nous nous battrons jusqu'au bout", a réagi le sélectionneur Cesare Prandelli. "On a eu de bonnes occasions en première période et on aurait pu mieux faire. On a manqué un peu de cran et d'énergie." Son homologue Slaven Bilic était nettement plus satisfait. "L'Italie a montré une nouvelle fois qu'elle était une équipe exceptionnelle mais je dois féliciter mes joueurs qui ont fait montre de beaucoup de volonté et de caractère pour revenir", a-t-il dit. Très bien organisée et souvent inspirée en contre face aux champions du monde et d'Europe il y a quatre jours, l'Italie a proposé pendant 45 minutes un autre visage, tout aussi beau et plus séduisant encore en première période. Maîtres du ballon et des espaces avec leur milieu à cinq et leurs deux pointes très mobiles - Antonio Cassano et Mario Balotelli -, les Italiens ont fait mal aux Croates, à leur aise balle au pied mais moins souverains dans les tâches obscures. Mario Balotelli d'une frappe en pivot (3e) ou de loin (16e), Claudio Marchisio d'une frappe puissante (11e) ont éclairé de leurs audaces le premier quart d'heure. Les Italiens ont offert des mouvements collectifs léchés, à l'image de cette inspiration sans contrôle de Leonardo Bonucci, pourtant défenseur central, pour lancer Cassano vers le but (33e) ou d'une combinaison entre Cassano et Marchisio qui a contraint Stipe Pletikosa à un double arrêt décisif. La délivrance est venue par Andrea Pirlo qui remportait haut la main le jeu des comparaisons avec Luka Modric auquel s'étaient livrés leurs sélectionneurs avant le match. Cette première période très aboutie aurait dû accoucher d'un écart plus important mais à défaut d'avoir su le creuser, les Italiens auraient dû poursuivre leur entreprise collective. Au lieu de quoi l'Italie a abandonné l'initiative à la Croatie, sans doute à tort. Les hommes de Slaven Bilic ont passé beaucoup de temps à tourner autour de la défense italienne sans y trouver la moindre faille et se sont longtemps résignés à des frappes lointaines, notamment par Modric, nettement plus alerte après la pause. Mais comme face à l'Espagne, une erreur a remis en cause la démonstration tactique qui aurait mérité un bien meilleur sort. Elle est à mettre au débit de Giorgio Chiellini, pourtant solide jusqu'à lors, qui a laissé complètement seul Mario Mandzukic sur un long centre d'Ivan Strinic. Bien à la peine jusqu'à cette 72e minute, l'auteur d'un doublé contre l'Irlande ne s'est pas fait prier pour catapulter le ballon hors de portée d'un Gianluigi Buffon impuissant. L'Italie devra assurer un bon résultat contre l'Irlande lundi si elle veut jouer les quarts de finale et ne pas avoir de regrets.