Titularisé à la pointe de l'équipe d'Angleterre, l'attaquant Andy Carroll a été très précieux pour son équipe vendredi lors de la victoire face à la Suède (3-2), grâce à son but, bien sûr, mais aussi à un travail constant face à la charnière adverse. Le choix de Roy Hodgson pouvait surprendre. Souvent moqué pour sa maladresse et peinant à justifier le montant de son transfert à Liverpool en janvier 2011 (40 millions d'euros), Carroll n'est pas un premier choix en équipe d'Angleterre. Mais s'il n'est certainement pas le plus habile du monde avec ses pieds, il a montré vendredi dans la foulée d'une fin de saison réussie en club à quel point un attaquant de son genre, rugueux et travailleur, pouvait être utile. D'abord, il a marqué un but magnifique. Parfaitement servi par son capitaine en club et en sélection Steven Gerrard, Carroll a élevé sa grande carcasse (1,93 m) très haut et a frappé fort d'une tête décroisée pour tromper Isaksson (23). Ensuite, il est parti au combat. Quel guerrier ! Il n'a pas refusé un seul duel, sautant encore et encore face à Mellberg ou Jonas Olsson, déviant quantité de ballons pour son partenaire Danny Welbeck, plus fin technicien que lui, et ne renonçant jamais. Il a même à un moment envoyé une frappe de mule dans les tibias de l'arbitre... Le vrai point noir de son match, c'est ce tacle grossier sur Källström à la 48e minute, qui a offert aux Suédois le coup franc qui leur permettra de revenir à 1-1. Mais le joueur de Liverpool est reparti au front et son travail de sape a certainement profité au rapide Walcott, décisif à son entrée avec un but et une passe décisive. Il se signalera encore par une bonne frappe enroulée (70) avant de faiblir en fin de match. Pour le troisième match contre l'Ukraine, Hodgson récupèrera Rooney, de retour de suspension. Mais il sait désormais qu'il peut aussi compter sur Carroll.