La présence de Bouguerra Soltani à la tête du Mouvement de la société pour la paix (MSP) est de plus en plus contestée par les membres de cette formation politique. Cet état de fait est d'autant plus vrai après les législatives du 10 mai, où le parti n'a obtenu que 47 sièges à l'Assemblée populaire nationale dans le cadre de l'Alliance de l'Algérie verte. A ce propos, les membres du parti reprochent au président du parti «ses mauvais choix» quant à son retrait de l'Alliance présidentielle et la création d'un conglomérat «islamiste» avec El Islah et Ennahda. Le choix qu'aurait fait Soltani ne serait pas stratégique pour quelques membres du MSP, affirmant que le poids des partis de Akouchi et de Rebai qui forment l'Alliance verte avec le MSP n'est pas le même que celui du Rassemblement national démocratique (RND) ou encore celui du Front de libération nationale (FLN). De l'avis des membres du MSP, M. Soltani aurait davantage gagné lors des élections s'il était resté au sein de l'Alliance présidentielle. Dans ce même ordre d'idées, le président du MSP a démenti une quelconque dissidence dans son parti en qualifiant les propos tenus par certains militants de «rumeurs» et ce, lors du 9e colloque sur le défunt Cheikh Nahnah qui s'est tenu vendredi et hier à la mutuelle des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda (Alger). Lors de cette rencontre, le président du MSP a d'ailleurs appelé à plus d'unité entre les courants politiques et à moins de divergences entre les nationalistes, islamistes et démocrates. De son côté, Kamel Mida, le chargé de communication du parti, a infirmé toute forme de crise au sein du MSP et de volonté des membres de destituer Soltani. «Il n'est pas logique de vouloir le départ de Soltani à quelques mois de la fin de son mandat»,, déclare M. Mida au Temps d'Algérie. Notre interlocuteur a précisé que «la tenue du congrès du MSP sera pour le mois de mai prochain et que d'ici là aucun changement ne sera opéré au sein du parti». «Il n'y aura pas de changements ni à la tête du parti ni dans ses bureaux à quelques mois du congrès du MSP, le statut de la formation l'interdit formellement», a-t-il expliqué. Réintégration au gouvernement si des modifications sont apportées Le leader du MSP, qui a essayé l'Alliance présidentielle et maintenant l'Alliance Verte, sort avec la conclusion qu'un rapprochement entre les différentes tendances serait l'attitude à adopter pour une unification nationale. M. Soltani a été élu coordinateur et porte-parole de l'Alliance verte, lors de la tenue du sommet de l'Alliance Verte mercredi dernier. Le président du MSP aurait opté pour une alliance avec El Islah et Ennahda non pas pour les élections et en vue d'obtenir le maximum de sièges, mais pour «créer une grande famille politique», à l'instar des autres alliances. D'ailleurs, il donnera comme exemple le déséquilibre qui a caractérisé les précédentes élections et soutiendra que si les 44 partis qui se sont présentés aux élections avaient été regroupés en «alliance», le jeu des législatives aurait été plus «équitable». S'agissant de la décision de se retirer définitivement du gouvernement, M. Soltani s'est montré davantage flexible lors de ce colloque et envisage éventuellement de réintégrer le gouvernement, à condition de former une nation multicolore avec les notions comprises de «démocratie, nationalisme et Islam». Il reviendra également sur la décision du président de la République de revoir la structure du gouvernement dans son ensemble à l'approche du Cinquantenaire de l'Indépendance. «On pourrait être intéressé par la participation à ce gouvernement dans le cas où les remaniements qui y seront effectués se feraient en profondeur et non de manière superficielle uniquement pour jouer le jeu de la démocratie», a indiqué le président du MSP.