L'Angleterre qui a souvent évolué sans brio mardi soir à Donetsk s'est qualifiée pour les quarts de finale de l'Euro-2012 en prenant la mesure de l'Ukraine (1-0) grâce à un but du revenant Wayne Rooney mais aussi à une erreur d'arbitrage qui va faire jaser. Les Ukrainiens qui avaient besoin d'une victoire pour se qualifier, sont éliminés. Anéantis. Ils pourront pester longtemps sur l'arbitre positionné derrière le but anglais. Pourtant parfaitement placé, il n'a pas vu que le ballon de Marko Devic avait franchi la ligne de but avant que John Terry le dégage (62e). Un première erreur d'arbitrage monumentale dans ce tournoi qui sera certainement commentée par la Fifa et l'UEFA dans le débat très houleux de l'aide vidéo... Le match aurait pu (aurait dû) être relancé par ce but. A ce moment l'Angleterre, à qui suffisait un match nul, menait 1 à 0 et filait vers les quarts. Car Wayne Rooney était passé par là en tirant parfaitement profit de deux contres favorables et d'une bévue du gardien Pyatov pour placer de la tête le ballon au fond du but. Privé des deux premiers matchs de la compétition en raison d'une suspension, l'attaquant de Manchester United a démontré que son sens du but est intact malgré un manque de rythme évident. Toute l'Angleterre s'en réjouissait mardi soir. La pilule est par contre très amère pour les hommes d'Oleg Blokhine qui ont souvent bousculé leur adversaire du soir mais sans jamais trouver la faille... sauf à la 62e. Après la Belgique (2000), la Suisse et l'Autriche (2008) puis la Pologne (2012), l'Ukraine est donc devenu le cinquième pays organisateur éliminé dès le premier tour d'un Euro. Y aurait-il désormais une malédiction frappant les pays hôtes ? Si les Anglais jubilaient en quittant la Donbass Arena, ils devront vite retomber sur terre. Leur prestation de mardi n'a pas toujours été rassurante à quelques jours d'affronter l'Italie en quarts de finale. Sans son principal atout offensif au coup d'envoi (Shevchenko, mal remis d'un coup reçu sur le genou gauche contre la France, n'est entré qu'à la 70e), l'Ukraine avait entamé la partie dans d'excellentes dispositions, malmenant des Anglais très repliés devant leur but. Wayne Rooney éprouvait lui bien des difficultés à entrer dans son match, multipliant les petites fautes techniques en début de partie. Remarquablement servi au deuxième poteau par Ashley Young, "Wazza" galvaudait de la tête une occasion incroyable d'ouvrir la marque (27e). A l'exception de cette phase, les tentatives étaient davantage ukrainiennes en première période, Gusev (11e, 18e), Devic (12e) et surtout un déroutant Yarmolenko (30e, 42e) donnant tour à tour quelques sueurs froides aux 5000 fans britanniques bien minoritaires dans la Donbass Arena. Techniquement, cela manquait d'assurance des deux côtés. De nombreux joueurs manquant des gestes simples. Le stress, bien sûr. Avec son double rideau défensif, l'Angleterre de Roy Hodgson semblait d'abord songer à ne pas encaisser de but, à la manière cette saison du Chelsea de Roman Abramovitch, présent dans les tribunes mardi. Et la recette fonctionna. Avec un brin de chance sur le but et la complicité d'un arbitrage défaillant