République Tchèque - Portugal (jeudi) Match indécis Voilà sans doute un des matchs les plus indécis. Et un beau duel en perspective avec le gardien des Tchèques Petr Cech, grand artisan du sacre de Chelsea en Ligue des champions, et le capitaine de la Selecçao, Cristiano Ronaldo, qui semble avoir récupéré de sa saison éreintante avec le Real Madrid. «CR7» a ainsi terminé la phase de groupe des Portugais sur un doublé bienvenu face aux Pays-Bas (2-1) pour mettre entre parenthèses les critiques sur son manque d'efficacité. Cech surfe sur sa saison avec Chelsea, mais il n'est pas le seul. «J'ai été champion d'Europe avec Chelsea alors que personne ne donnait Chelsea favori. Quand nous avons débuté, personne ne donnait le Portugal favori», expose ainsi le milieu de terrain portugais Raul Meireles. Alors, qui aura le Blues à la fin de ce match ? Allemagne - Grèce (vendredi) Le derby de la dette ! Tout sépare les deux équipes sur le terrain et hors du terrain. Confrontée à une crise sans précédent, tant au niveau politique qu'économique, la Grèce a entrepris une sévère cure d'austérité pour tenter de résorber une dette abyssale, mais doit affronter les critiques récurrentes de l'Allemagne sur sa gestion, ce qui alimente les tensions entre les deux pays. La Mannschaft est un des favoris de cet Euro après sa demi-finale du Mondial-2006, sa finale de l'Euro-2008 et sa demi-finale du Mondial-2010. Personne n'attendait la Grèce en quarts, l'équipe ayant disparu des radars internationaux après sa victoire surprise de l'Euro-2004. L'Allemagne présente une brochette de vedettes (Gomez, Müller, Neuer, Özil) évoluant dans les plus grands clubs européens, tandis que les Grecs se raccrochaient à leur capitaine Karagounis, qui sera suspendu pour ce match. Espagne - France (samedi) Le champion face à sa bête noire La France a enfin tourné la page du fiasco de Knysna en se qualifiant pour les quarts de finale. Les Bleus ne s'étaient plus extraits d'une phase de groupe depuis le Mondial-2006 et la finale perdue contre l'Italie. L'objectif est atteint pour les Français. Mais que valent vraiment les Bleus du renouveau, battus, hier, mardi, 2 à 0 par une Suède déjà éliminée ? La réponse sera tranchée avec un adversaire de premier choix, l'Espagne, championne d'Europe et du monde en titre, en course pour un triplé inédit. Les Espagnols ont surmonté les absences de Villa et Puyol, deux éléments-clés. Mais leur dernier match de poules (1-0 contre la Croatie) a laissé les fans de la «Roja» sur leur faim. Verra-t-on la vraie Espagne en quarts ? La dernière fois que ces deux-là se sont croisées en compétition, l'Espagne, qui voulait mettre Zidane à la retraite, avait été giflée 3 à 1 à la Coupe du monde-2006. Angleterre - Italie (dimanche) Le duel des rescapés L'Italie, comme en 2006, ignore royalement le scandale des matches truqués qui l'éclabousse. Et «l'architecte» Pirlo a toujours le compas dans l'œil. Les Balotelli et Cassano (ce dernier revient de loin après un malaise cardiaque) sont toujours aussi imprévisibles. Mais la Nazionale n'est pas la seule pour qui l'Euro-2012 se présentait sous les pires auspices. L'Angleterre était mal partie. Le sélectionneur italien Fabio Capello avait claqué la porte soudainement car la Fédération anglaise avait retiré le brassard à Terry (mis en cause dans une affaire de racisme) sans l'en avertir. Roy Hogdson fut ensuite nommé et accueilli fraîchement par une presse anglaise le traitant de «Mr Moyen». Les blessures s'accumulèrent ensuite (Cahill, Barry, Lampard), sans oublier la suspension de Rooney pour les deux premiers matches. Mais les Anglais ont survécu. Hodgson : «C'était un match vraiment difficile» «C'était un match à l'extérieur avec un grand A puisque les Ukrainiens étaient à peu près 40 000 et nous quoi, 4 000 ? C'était une très bonne performance, défensive et disciplinée. Nous aurions pu montrer davantage de maîtrise du ballon mais nous sommes une équipe jeune et nous pouvons travailler là-dessus. Nous avons eu un peu de chance (à propos du but ukrainien qui n'a pas été accordé par l'arbitre) mais on mérite d'avoir un peu de chance. Quand nous menions 1-0 et que nous avons appris que la France perdait, nous n'avons pas voulu nous précipiter et faire fi de toute prudence». Blokhine : «Que puis-je faire face à cinq arbitres ?» «Il y a un ballon qui rentre de 50 centimètres dans le but anglais. Mais ce n'est pas but. Que puis-je dire, que puis-je faire face aux décisions des cinq arbitres qui sont sur le terrain et qui ne voient pas. A quoi servent-ils. Terry et Carroll donnent des coups de coude et il n'y a pas de cartons jaunes. Pourtant M. Collina (responsable des arbitres de l'UEFA) nous avait dit que tout mouvement de coude serait sanctionné... Que puis-je dire ? Nous avons été malchanceux. Ce n'était pas notre jour. Mais je ne veux pas tout mettre sur l'arbitrage. Je veux d'abord féliciter mes joueurs. Je suis fier de mon équipe et de nos supporters. Nous avons été capables d'égaliser, mais l'arbitre ne nous a pas donné le but. Les Anglais ont joué en contre, en cassant le jeu. Hamren : «Fier de mes joueurs» «Je suis fier de mes joueurs mais il y a quand même un peu de douleur. Cela fait mal. Après ce match, il y a de la tristesse. Quand on n'a pas le bon résultat, on se demande toujours si on aurait dû faire quelque chose de différent. Je suis content de la façon dont mes joueurs se sont comportés lors de notre séjour. Si on se comporte en gagnant, on finit par gagner. Mais cela peut prendre du temps. Ibrahimovic a été superbe avec le groupe. Ce n'est pas l'âge qui compte, mais plutôt la condition physique. Il y a des limites, bien entendu, mais il est aussi question d'attitudes, de motivation. La France restait sur une série de 23 matches sans défaite, alors je suis bien content». Blanc : «Trop faibles dans l'impact physique» «On s'attendait à un match difficile, on s'y était préparé mais on ne s'attendait pas à ce que ce soit aussi dur. On a été trop faible dans l'impact physique. La Suède a joué avec son cœur. Physiquement, elle était mieux préparée et avait un joueur qui a fait la différence, ça faisait beaucoup. On est très déçu du résultat mais on a été en difficulté pendant pratiquement tout le match. Quand tu perds un match, c'est que tu n'as pas fait la bonne équipe. Donc, si c'était à recommencer, on ne referait pas la même équipe». Rooney, «Our hero rooturns» De retour de suspension, Wayne Rooney a inscrit le but qui a permis à l'Angleterre de se qualifier en quarts de finale. Certes, Rooney, buteur de la tête, a été bien aidé par le gardien Pyatov, qui s'est complètement «troué», peu aidé par une balle déviée par Kacheridi, sur un centre de Gerrard. Mais c'est tout ce qu'il fallait à l'Angleterre pour se donner un peu confiance avant la suite de la compétition contre l'Italie en quarts. Il était écrit que Rooney devait marquer. «Our hero rooturns» avait ainsi titré The Sun, jeu de mots sur «notre héros et de retour». Avec ce but facile contre l'Ukraine (battue 1 à 0), le buteur de Manchester United tourne la page de ce coup de pied idiot donné à un adversaire lors du dernier match de qualification de l'Euro en octobre au Monténégro, qui lui avait valu d'être suspendu pour les deux premiers matches de l'Euro ukraino-polonais (première peine de 3 matches réduite à 2 en appel). «C'est sympa de marquer en phase finale d'autant que ça faisait un bail. C'est sympa de le faire pour l'équipe et les gars ont été fantastiques et ont défendu vraiment bien». Même à cinq, les arbitres n'y voient rien ! Les Ukrainiens pourront pester longtemps sur le 5e arbitre, parfaitement placé mais qui n'a pas vu que le ballon de Devic avait franchi la ligne de but avant que Terry ne le dégage (62'). Les conséquences risquent d'être importantes. Pour la première fois dans un grand tournoi, les arbitres étaient cinq sur le terrain lors de l'Euro, avec l'obligation d'éviter une erreur comme celle d'Allemagne - Angleterre au dernier Mondial. Las, car une décision à propos de la vidéo sur la ligne de but doit être prise par le Board, instance garante des lois du jeu, quelques jours après la finale (finale à Kiev le 1er juillet, réunion du Board le 5 en Suisse). «Il y a un ballon qui rentre de 50 centimètres dans le but anglais. Mais ce n'est pas but. Que puis-je dire, que puis-je faire face aux décisions des cinq arbitres qui sont sur le terrain et qui ne voient pas. A quoi servent-ils ?»