L'avant-centre Mario Balotelli, qui a inscrit deux buts rageurs, a propulsé l'Italie en finale de l'Euro-2012 face à une Allemagne des mauvais jours (2-1). La Nazionale ira défier l'Espagne, dimanche, à Kiev, pour essayer de remporter son deuxième sacre continental après celui de 1968. Au coup d'envoi, Joachim Löw avait une nouvelle fois décidé de surprendre, en titularisant Toni Kroos au milieu, à la place de Reus, alors que Podolski récupérait sa place à gauche et Gomez la sienne à la pointe de l'attaque. Après avoir répété toute la semaine que son équipe voulait imposer son jeu et ne pas trop se déterminer en fonction de l'adversaire, le voilà qui densifiait son milieu de terrain pour répondre à la menace Pirlo. Si son plan pour isoler le métronome italien marchait assez bien dans un premier temps, l'Italie, fidèle à sa philosophie de jeu depuis le début de la compétition, s'attachait à bien faire circuler la balle et contrôlait le rythme du match. Elle trouvait même facilement son attaquant Antonio Cassano, qui se promenait très librement entre la défense et le milieu de terrain adverses. Ce n'est donc pas un hasard si c'est lui qui enrhumait Hummels à la 20e minute sur la gauche de la surface de réparation et servait Balotelli qui trompait de la tête Neuer (1-0, 20). L'Allemagne s'était pourtant créé plusieurs occasions, comme une tentative de Hummels sur corner, repoussée sur sa ligne par Pirlo (5). Elle continuait après l'ouverture du score, Buffon étant magnifiquement à la parade sur une frappe de Khedira (35). Mais sur le contre qui suivait le corner, une énorme erreur de marquage allemande laissait Balotelli filer au but pour battre, encore une fois, mais du droit, Neuer en pleine lucarne (2-0, 36). A la mi-temps, Löw sortait un Podolski emprunté et un Gomez des mauvais soirs, pour faire entrer Reus et Klose. Les Allemands essayaient de mettre davantage de rythme, soutenu par leurs nombreux spectateurs qui donnaient enfin de la voix après une première période bien silencieuse. Les Italiens choisissaient, quant à eux, d'accepter de subir davantage. Les centres se multipliaient devant les buts de Buffon, mais cette domination restait bien stérile. Il fallu presque attendre l'heure de jeu et un coup franc de plus de 25 mètres, joliment tiré par Reus, mais bien dégagé de ses mains fermes par le portier italien pour qu'un frisson parcoure l'échine des supporteurs italiens. A la 64e, Cassano, excellent, cédait sa place à Thiago Motta et les Allemands, malgré des séquences de jeu évoquant parfois plus le handball que le football, n'arrivaient plus à se montrer dangereux. C'est au contraire les Italiens qui étaient tout prêts de définitivement enterrer le suspense sur plusieurs contres, mais une glissade ici ou des tirs mal ajustés là les en empêchait. Manuel Neuer montait même de sa cage sur le dernier corner de la partie, comme un symbole de l'impuissance allemande au cours de cette soirée. Même la réduction du score sur penalty d'Özil (90+2) ne suffisait pas à remettre en cause cette suprématie dans le jeu. L'Allemagne n'a donc toujours pas battu l'Italie dans un match de compétition officielle, et vit là une nouvelle désillusion, après les finales de Coupe du monde perdues en 1970 et 1982 et l'élimination en demi-finale de celle de 2006 qu'elle disputait pourtant à domicile.