Le Conseiller auprès de la présidence de la République, M. Kamel Rezzag Bara, a présenté vendredi devant l'ONU les axes autour desquels s'articule l'approche algérienne de lutte contre le terrorisme, soulignant l'importance de la coordination des efforts aux niveaux régional et multilatéral. Son intervention s'inscrit dans le cadre de la troisième Revue de la stratégie des Nations Unies de lutte contre le terrorisme, tenue jeudi et vendredi au siège de l'ONU à New York. Devant l'Assemblée générale de l'ONU, M. Rezzag Bara a décrit les principaux éléments de l'approche poursuivie par l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, ''qui émane de l'évaluation par le pays des menaces et des défis posés par ce fléau.'' Cette approche, qui est d'une "importante contribution" dans les efforts régionaux et internationaux pour davantage de coopération et de coordination, repose en grande partie sur la nécessité de mobiliser le front intérieur, a soutenu M. Rezzag Bara en relevant que la dimension politique est d'une "importance primordiale". A ce propos, il a évoqué la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le Président de la République et qui a permis, a-t-il affirmé, d'"assurer le retour de la paix civile, restaurer la cohésion sociale et promouvoir le développement économique et social." Cependant, a-t-il insisté, la lutte contre le terrorisme ne pourrait réussir sans prendre en compte "le traitement de ses sources idéologiques et la lutte contre le discours provocateur extrémiste qui influe sur les catégories potentiellement plus vulnérables et moins résilientes." Sur ce sujet, il a expliqué que l'Algérie a élaboré des programmes d'orientation religieuse, éducatifs et culturels "qui favorisent les principes de tolérance, de la paix et des droits de l'homme." Par ailleurs, M. Rezzag Bara a souligné devant l'Assemblée générale de l'ONU que l'Algérie avait également "consolidé les valeurs de la démocratie, de la primauté du droit et de la protection des libertés publiques." Il a également fait part "des avancées sur la voie des réformes économiques et institutionnelles ainsi que des actions mises en place pour réduire les disparités sociales." En s'exprimant sur la lutte contre le terrorisme transnational, il a soutenu que la politique de l'Algérie dans ce domaine est dotée d'une "dimension régionale d'une extrême importance." Dans ce sens, il a évoqué "la coopération étroite et multiforme avec les pays de la région du Sahel qui a connu ces dernières années, et plus particulièrement au cours de ces derniers mois, des développements et des défis graves représentés par l'expansion des activités des groupes terroristes dont l'organisation Al-Qaïda dans le Maghreb islamique (AQMI)." Sur ce point, il a rappelé que l'Algérie œuvre avec les pays du champ pour renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme dans la région, qui s'est traduite notamment par l'élaboration de "mécanismes opérationnels", et a souligné, aussi, les initiatives lancées dans le cadre du Forum global de lutte contre le terrorisme mis en place se septembre dernier à New York. Dans son intervention, le Conseiller à la présidence de la République a attiré l'attention de l'Assemblée générale de l'ONU sur le fait que "l'insécurité dans la région du Sahel et la recrudescence des activités terroristes sont également liées au activités de la contrebande d'armes et de trafic de drogue." A cet effet, M, Rezzag Bara a, de nouveau, tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention de l'ONU et de la communauté internationale sur "la nécessité de lutter contre le financement du terrorisme avec plus de promptitude et de détermination, et de combattre les enlèvements des otages contre rançons lesquelles ont permis aux groupes terroristes de renflouer leurs caisses et, par ricochet, de renforcer leurs capacités destructrices." Abordant la Stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU, adoptée en 2006, il a réaffirmé que l'Algérie appuyait totalement cette initiative dont le document, a-t-il suggéré, devrait, toutefois, "rester ouvert et faire l'objet de modifications en fonction de l'évolution du terrorisme." A l'issue de ce débat, l'Assemblée générale de l'ONU a pris note de la proposition du Secrétaire général de désigner un Coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, de même qu'elle s'est inquiétée de voir augmenter le nombre des enlèvements et prises d'otages qui visent à obtenir des fonds ou des concessions politiques.