«Il ne faut pas exagérer la menace d'Aqmi, mais il ne faut pas l'ignorer aussi», a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République concernant la question du terrorisme. Kamel Rezzag Bara qui s'exprimait depuis Londres où il se trouve en mission officielle a ajouté que «depuis 2003, la spécialité de l'Aqmi est la prise d'otages d'étrangers. Aujourd'hui, toute la zone qui vivait de l'activité touristique est isolée». Il a évoqué le paiement de rançons au bénéfice des terroristes preneurs d'otages. «Payer les rançons est une forme de financement du terrorisme. Nos partenaires britanniques épousent parfaitement la même approche. Nous pensons que de plus en plus de partenaires vont adopter la même position», a-t-il estimé. Le conseiller qui explique, de cette façon, que le terrorisme dans la région du Sahel a commencé à enlever des ressortissants étrangers, avec l'enlèvement en 2003 de 32 touristes européens, et que l'Algérie qui milite au sein de l'ONU pour interdire le paiement de rançons, a déjà gagné le ralliement de l'Angleterre à sa cause et, prochainement, d'autres pays. Il a noté que cette coopération doit se faire sans ingérence dans les affaires des pays de la région. «Les pays de la région ont la pleine capacité de maîtriser cette menace importante. Nous rejetons absolument toute tentative d'ingérence. Nous préférons un partenariat qui respecte la souveraineté des pays de la zone. Les pays de la région sont prêts à soutenir les initiatives algériennes», déclare M. Rezzag Bara. Le conseiller chercherait, probablement, à annoncer que ces pays ne connaissent pas de grands différends en matière de lutte contre cette menace, et qu'ils peuvent coopérer pour atteindre ce but, ce qui rassurerait la communauté internationale quant à l'efficacité de l'action de ces Etats. Ce qui rend une éventuelle intervention militaire étrangère non nécessaire. Le conseiller estime par là que les initiatives algériennes en matière de lutte contre le terrorisme et la grande criminalité dont le trafic de drogue dure, «alliés», selon lui, sont soutenues par les pays de la région, ce qui donnerait une forte chance à la réussite de l'action dans ce cadre entre les pays de la région. Il a, dans ce cadre, rappelé l'installation du comité d'état-major des pays du Sahel saharien à Tamanrasset et la centrale d'échanges d'informations à Alger. Kamel Rezzag Bara a coprésidé à Londres la deuxième session du groupe de contact algéro-britannique sur la lutte antiterroriste et les questions de sécurité.