Dopage ou compléments alimentaires, plusieurs athlètes confondent aujourd'hui ces deux aspects nocifs quel que soit leur apport. Ils sont souvent soumis à des conséquences souvent néfastes. Pour en savoir davantage, Ahmed Bendiffellah, docteur en pharmacie, ancien athlète et ex-vice-président du comité olympique algérien, nous éclaire sur ce sujet. C'est le sport national qui semble affecté avec cette nouvelle histoire de dopage ; quels en seront les conséquences ? Le coup de tonnerre qui a ébranlé la planète sport algérienne et notamment l'athlétisme aura des répercussions sur le mouvement sportif national. Il s'agit ni plus ni moins du contrôle antidopage positif de deux plus beaux fleurons de l'athlétisme algérien, en l'occurrence Zahra Bouras, entraînée par son père Amar, ex-entraîneur de Hassiba Boulmerka (championne olympique) et de Bourada Larbi, champion d'Afrique en titre et 6e performeur mondial. Ce qui est troublant dans cette triste affaire est que deux laboratoires différents, l'un en Allemagne et l'autre en France, ont détecté le même produit, le Stanozolol, un stéroïde anabolisant médiatisé aux JO de 1988 lors du contrôle positif du sprinter canadien Ben Johnson, ce qui prouve sa nocivité. Cela dit, nos deux représentants auraient pu être empoisonnés... Je ne peux répondre à cela, mais on ne se dope plus au stanozolol en 2012 et les faits sont là. Actuellement la préparation d'un athlète de haut niveau doit s'entourer de beaucoup de précautions du fait tout d'abord que les produits utilisés pour leur préparation biologique se fait avec des compléments alimentaires. Ces produits sont-ils soumis à un contrôle strict ? Ceux-ci ne sont soumis à aucune A.M.M (Autorisation de Mise sur le Marché) délivrée par les services du ministère de la Santé, ce qui les écarte d'un contrôle sévère et drastique des autorités de contrôle sanitaires auxquels sont soumis les médicaments. Ces produits sont importés soit légalement soit par des trabendistes reconvertis en biologistes et le circuit de distribution existe à travers les multiples salles de musculation qui ont fleuri sur tout le territoire national. Qui y a-t-il à côté de ces compléments nutritifs… ? A côté de ces compléments à base de protéines, de vitamines, de carnitine et autre créatinine se trouvent des médicaments utilisés en médecine humaine comme GH(Growth Human), l'hormone de croissance humaine utilisée dans les cas de nanisme chez l'enfant. Le raccourci est vite trouvé, on se pique à la GH pour développer les muscles de jeunes athlètes crédules et dont la valorisation passe par le tour de biceps. La personnalité immature de ces jeunes en fait une proie facile pour cette faune qui rôde dans ce milieu sportif. Il s'avère aujourd'hui que les autorités compétentes doivent s'impliquer pour qu'une loi antidopage soit votée à l'Assemblée pour mettre fin à ces usages malsains dont les conséquences ne sont pas encore visibles sur de jeunes organismes. En ce qui concerne le dopage du sportif de haut niveau qui est visible parce que médiatisé, il n'en est pas de même pour l'empoisonnement de notre jeunesse qui constitue la face immergée de l'iceberg par un milieu où règne l'omerta.