La quête d'une gloire même éphémère impose aux sportifs un rythme insoutenable et les pousse à des pratiques mettant leur vie en danger. Le dopage est une réalité grandissante dans toutes les disciplines sportives. Il a pris des proportions alarmantes, portant ainsi préjudice à l'éthique sportive et à l'intégrité physique et psychique des athlètes. Les statistiques des fédérations, la publication des résultats positifs aux lendemains de grandes compétitions, auxquelles il faut ajouter les déclarations spontanées et aveux d'athlètes en apportent une meilleure connaissance. De ce fait, on peut dire que leurs principales caractéristiques sont l'universalité et l'accessibilité. Les Jeux africains (JA) abrités récemment par l'Algérie en sont la meilleure preuve, puisqu'ils ont connu leur lot de tricheurs. Pas moins de sept athlètes ont été contrôlés positifs dans les sports dits à risque: natation (un Egyptien et un Angolais), haltérophilie (un Congolais -RDC- et un Nigérian) et enfin en athlétisme en cyclisme (trois Nigérians), selon Zahir, Bensoltane, responsable de la commission antidopage des JA. Il y a également les déboires qu'a connus le dernier Tour de France avec 19 coureurs contrôlés positifs et, de surcroît, le vainqueur du Tour, l'Américain Floyd Landis. Il y a aussi les cyclistes qui ont porté le maillot jaune ou gagné des étapes à l'image du Kazakh Alexandre Vinokourov et le Danois Michael Rasmussen et bien d'autres. Cela prouve inéluctablement que le dopage est accessible à toutes les bourses. Les moyens de dopage sont nombreux et s'adressent à toutes les fonctions de l'organisme: cérébrales, métaboliques, cardiovasculaires, respiratoires et hématologiques. Il faut d'abord signaler que les produits dopants sont à l'origine des médicaments ou autres procédés destinés à des fins thérapeutiques, c'est-à-dire guérir des malades. Or, ces derniers sont détournés de leur vocation première et administrés à des personnes saines, en vue d'augmenter leurs capacités physiques et sensorielles. La quête d'une gloire aussi éphémère fût-elle, est une image de champion médiatisé imposant aux sportifs un rythme insoutenable et les poussant à des pratiques interdites mettant leur vie en danger. Il y a plusieurs moyens de dopage, allant des méthodes physiques comme l'électrostimulation, l'autotransfusion, caisson hyperbares...aux méthodes pharmacologiques. Parmi celles-ci, les hormones stéroïdes androgènes (testostérone, nandrolone), l'hormone de croissance, les tranquillisants, les stimulants, les corticoïdes, l'EPO (erythroprotéines), les diurétiques, les produits masquants et autres méthodes génétiques. «Il n'y a pas d'études scientifiques et médicales suivies dans le long terme et sur des populations importantes de sportifs dopés, qui permettraient d'établir formellement une relation précise entre les recours à une forme de dopage et les pathologies spécifiques», affirme le Docteur A. Bendifallah. «Mais il y a des cas avérés où l'on ne peut cacher les méfaits du dopage sur la santé des sportifs», ajoute-t-il. L'autotransfusion peut être très mal supportée et s'accompagner d'infections et de réactions pathologiques diverses si elle est pratiquée en dehors d'un contexte médical sérieux. Même contrôlée médicalement, cette pratique est très dangereuse et à l'origine d'accidents circulatoires graves. Les sédatifs, les bétabloquants, les produits d'éveil (amphétamines) et les corticoïdes sont toujours dangereux avec des risques physiques immédiats. Ils causent, entre autres, des troubles cardiovasculaires, neurologiques, respiratoires, digestifs et même psychiques (excusez du peu!). En plus, ils peuvent engendrer des effets de diminution des défenses immunitaires, d'accoutumance et de dépendance aux conséquences très lourdes. La prise fréquente à moyen ou long terme de l'EPO provoque des phénomènes d'hypertension avec thromboses vasculaires mortelles (formation de caillots sanguins). Par contre, les diurétiques induisent des hypotensions brutales, des troubles musculaires cardiaques et digestifs. L'administration prolongée d'hormones de croissance et stéroïdes anabolisants entraîne des lésions tendineuses, des claquages musculaires, des hypertensions, des anomalies à caractère sexuel physique ou psychique chez les adultes. Chez les jeunes sujets, elle entraîne des troubles du métabolisme, notamment en calcium et perturbe leurs cycles de croissance. La prise excessive de produits dopants peut avoir des conséquences d'une gravité extrême. Le Dr A. Bendiffallah en cite les plus importantes: «Des accidents cardiaques et circulatoires, insuffisances rénales et hépatiques, cancers, impuissance ou stérilité, troubles de la grossesse et atteintes du foetus chez les femmes enceintes.» Ces traitements sont d'autant plus dangereux lorsqu'ils associent des médicaments de nature différente qui se potentialisent au niveau de leurs effets. Voici donc les risques potentiels du dopage que les faux entraîneurs et les faux médecins ne révèlent pas aux jeunes athlètes, crédules et avides de célébrité, de peur de perdre des marchés et des bénéfices substantiels.