Le lourd dossier des rappelés du service militaire, qui demandent depuis plusieurs mois une prise en charge de l'Etat et une reconnaissance des sacrifices consentis durant les années 1990, serait en bonne voie pour être résolu. Selon des sources concordantes, c'est le ministère de la Défense nationale qui se charge de ce dossier, en commençant par des expertises médicales pour l'ensemble des rappelés. D'après un membre du collectif des rappelés, délégué de la wilaya de Tizi Ouzou, ce sont les régions militaires qui s'occupent actuellement d'effectuer ces expertise médicales, et ce, par voie de convocation des concernés via les brigades de Gendarmerie nationale. «Nous estimons que c'est un signe de bonne volonté allant droit vers le règlement de notre situation», dit notre interlocuteur, qui déplore cependant la lenteur de cette procédure, notamment les convocations des rappelés qui tardent au niveau des brigades de Gendarmerie nationale. Une fois les expertises médicales terminées, il serait question d'indemniser les victimes, blessés, traumatisés parmi les rappelés, explique notre source. Cependant, dit le même représentant, «la volonté du MDN n'est pas accompagnée par une action au niveau du gouvernement qui semble ne pas mettre en priorité notre cause». Ainsi, après toute une série d'actions au niveau de différentes wilayas du pays, comme au niveau national (marches, sit-in, rassemblements…), de ces anciens soldats ayant fait face aux terroristes durant la décennie noire, les pouvoirs publics ont fini par reconnaître la légitimité de leur cause. Réunis en congrès national les 16 et 17 juin, à Aïn Defla, les membres du collectif des anciens rappelés du service national (1995-1999), avaient décidé d'observer des sit-in devant les régions militaires du MDN, chose qui a été faite, «sauf qu'à Blida, nous avons organisé une marche», explique notre source, mais aussi de marquer le 5 Juillet 2012, journée commémorative du cinquantenaire de l'Indépendance, à travers toutes les wilayas du pays. Les familles des victimes tombées au champ d'honneur devaient être honorées à cette occasion. Trois mois après un courrier datant du 3 avril, dans lequel les rappelés avaient sollicité l'intervention du président de la République, en sa qualité de ministre de la Défense nationale, le dossier est, semble-t-il, prêt de connaître enfin son épilogue. La plate-forme de revendications des rappelés exige entre autres une reconnaissance de l'Etat pour les sacrifices consentis durant les années de remobilisation. Des indemnités financières, un statut particulier garantissant leurs droits, un bénéfice des mesures de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, ainsi qu'une prise en charge médicale des traumatisés et handicapés. Ils réclament l'accès au logement, à l'emploi et à l'application des engagements pris par le commandement de l'armée relatifs à la sécurité sociale et un droit de retraite équivalent à trois ans de service national, en plus de 12 ans de garantie sur la retraite.