La population de la ville de Batna a célébré la commémoration du cinquantenaire de l'Indépendance d'une manière grandiose. Venue en grand nombre ce jour-là, sous un soleil de plomb, elle a assisté au défilé constitué de plusieurs tableaux retraçant l'histoire de l'Algérie de 1830 au 5 juillet 2012 et a créé une animation sans pareille, rarement vécue, palliant toutes les insuffisances du défilé, quoique modeste par rapport aux moyens financiers et matériels colossaux mis par la wilaya de Batna à la disposition des organisateurs de cet événement national. Un peu tardivement sur l'heure prévue, le défilé, tout à fait traditionnel, s'est mis en branle de la place de la Mosquée du 1er-Novembre 54 en direction du siège de la daïra de Batna, traversant l'ancienne artère de Biskra sous les coups de baroud et les youyous des femmes rassemblées sur les deux trottoirs. Sur une distance d'un kilomètre et demi, les Batnéens sont venus en grand nombre grossir les rangs de cette parade rassembleuse. C'est la fanfare dénommée «Tacherifête» de la wilaya de Batna composée de 45 musiciens de la famille des cuivres accompagnés de percussions jouant des œuvres patriotiques, qui entame l'ouverture et la marche du défilé, insufflant une animation quoique un peu timide. Arrêtée devant la tribune officielle implantée en plein centre-ville, la fanfare joue le premier quatrain de l'hymne national, avant de céder la place aux représentations de différentes périodes retraçant l'histoire de l'Algérie. Les présents ont eu droit à trois tableaux : la période d'avant-guerre (1830-1954), de la guerre d'Algérie (1954-1962) et de l'indépendance à nos jours. D'abord au premier tableau illustrant «le coup de l'éventail» du dey Hussein qui était à l'origine de la conquête de l'Algérie, les insurrections, les sévices et les injustices commises par les colons. Ensuite suit un tableau de la guerre d'Algérie (du déclenchement de la révolution jusqu'à l'indépendance), illustré par un groupe d'une soixantaine de jeunes représentant les moudjahidine de la première heure ayant déclenché l'insurrection du 1er novembre 1954, qui ont été accueillis par des salves de youyous et des coups de baroud. Après, c'est l'ère de l'indépendance. Une centaine de jeunes filles et de jeunes hommes, vêtus de tenues caractéristiques de l'époque représentant un tableau de la liesse de l'indépendance. Enfin, la période de l'après-indépendance de 1962 à 2012 pour clôturer ce défilé. Plusieurs tableaux représentant les différentes réalisations gratifient les foules amassées sur les trottoirs. D'abord, c'est le cortège des unités motorisées constituées chacune d'une centaine d'éléments qui descendent l'artère de Biskra, animent la scène dans une discipline de rigueur, aux pas mesurés. L'Armée nationale populaire, suivie des éléments de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté nationale, de la Protection civile et des Douanes. Le tableau du cortège militaire est vite complété par un autre tableau illustrant le défilé d'une vingtaine de camions et de semi-remorques tous décorés appartenant à différents secteurs public et privé vantant les réalisations chacun dans son domaine. Très tardivement, la clôture du défilé a été marquée par le secteur de la jeunesse où différentes activités du secteur ont été présentées avec la participation de 1600 enfants arborés des casquettes et tee-shirts aux couleurs nationales. Si le défilé a manqué de créativité malgré les grands moyens financiers injectés, une bonne mention va de droit à la population qui s'est déplacée en grand nombre en ce 5 juillet 2012.