Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Nous remercions fraternellement l'Algérie pour son soutien durant ces trois mois» La troupe malienne «Babemba» lance un appel à la paix depuis Tizi Ouzou :
Les Maliens, à travers la troupe de danse Babemba, lancent un appel à la paix pour sauver leur pays qui s'enfonce dans une crise sans précédent. Bien que la délégation malienne participe à une festivité culturelle, cela n'a pas empêché de faire passer un message politique, destiné en premier lieu aux chefs d'Etat africains, puis aux peuples de tout le continent. Samedi soir, lors d'un spectacle devant un public nombreux au stade Oukil-Ramdane de Tizi Ouzou, «Appel à la paix» était le titre d'une danse interprétée par la troupe Babemba. Pourquoi appel à la paix : «Comme vous le savez tous, le Mali vit actuellement une situation alarmante. Le nord du pays est occupé par des groupes armés. Nous lançons un appel à toutes les forces vives, les hommes de bonne volonté et nos tous les voisins pour nous venir en aide», dira un membre de la troupe au micro. Et d'ajouter dans un message particulier à l'Algérie : «Nous remercions fraternellement l'Algérie pour son soutien durant ces trois mois». Au cours de la danse sur les rythmes de musiques et de couleurs africaines, que le public a apprécié, des messages sont lancés. «Chers festivaliers, nous sommes tous des citoyens de la paix», «Chers festivaliers, ma nationalité est subjective, mon africanité est objective», ou encore «Quand la conscience n'est pas claire, l'esprit ne peut pas être en paix», ne cessait de répétait un jeune membre de la troupe. Pour les hôtes de la ville de Tizi Ouzou, la culture est aussi un moyen de faire passer des messages aux gouverneurs et responsables d'Etats africains, car le sort de la culture elle-même dépend de la stabilité d'un pays. Le secteur en question, d'ailleurs, est confronté à une situation des plus confuses au mali. La crise frappe le pays depuis mars dernier lorsque le président Amadou Toumani Touré a été renversé par un coup d'Etat. Selon eux, il est difficile de faire survivre la culture dans des moments pareils, où tous les politiques sont préoccupés par la restauration de la stabilité. Pour Soumaïla Coulibaly, chef de la troupe Babemba que nous avons approché en fin du spectacle, «il était inévitable de faire l'impasse sur ce qui se passe au Mali. Du moment que l'art n'a pas de frontières, ce festival est une occasion pour faire passer le message du peuple malien qui aspire à vivre en paix à l'instar des citoyens des pays africains». Interrogé sur le sentiment qu'il a pour la situation que vit son pays, M. Coulibaly s'attaquera directement aux capitales occidentales, accusant les Etats-Unis et la France d'être à l'origine de la crise, «puisqu'ils nourrissent la guerre avec leurs marchés de ventes d'armes, tout cela dans le but de préserver leur mainmise sur les richesses des pays africains». «L'Afrique n'est pas encore indépendante», dit-il. Le chef de la troupe estime que le message véhiculé à travers la danse interprétée samedi soir est bien passé. «Nous, hommes de culture, nous vivons dans la dignité, contrairement aux politiques qui, eux, sont corrompus. C'est pourquoi notre message sera bel et bien reçu», explique-t-il.