Les corps communs de la fonction publique menacent de renouer avec la protestation dès la prochaine rentrée sociale. Cette catégorie de travailleurs a indiqué, par la voix du syndicat national des corps communs de l'éducation et des ouvriers professionnels (SNCCOP), que la rentrée 2012-2013 sera marquée par une série de grèves et de sit-in. M. Ali Bahari, président de ce syndicat, nous a indiqué qu'ils sont prêts à reprendre la protestation jusqu'à la satisfaction de leurs doléances. Contacté hier par nos soins, M. Bahari a souligné qu'«une réunion qui regroupera tous les syndicats autonomes de la Fonction publique est prévue la fin de la semaine en cours pour discuter des préparatifs concernant les actions de protestation à mener». Pour que leur mouvement puisse avoir une grande envergure, le président du SNCCOP a appelé les concernés à rejoindre «massivement» la contestation pour faire valoir leurs droits et satisfaire leurs revendications. Il s'agit, entres autres, des droits liés au statut particulier et au système indemnitaire des corps communs de la Fonction publique. M. Bahari explique le recours à de telles actions radicales par «la passivité» du gouvernement dans la prise en considération de leurs revendications qui «ne datent pas d'hier». Tout en déplorant la marginalisation dont ils font objet, il a estimé que le Premier ministère n'a jusqu'à présent rien fait pour répondre à leurs doléances. Il s'en prend dans cette optique au Conseil des ministres qui a tardé à concrétiser ses promesses. Ce dernier leur avait promis de débloquer une somme de 317 milliards de dinars, revoir le statut particulier et les systèmes indemnitaires des corps communs de la Fonction publique. «Cette décision prise l'année dernière est restée sans suite», a-t-il regretté soulignant que cet état de fait était d'ailleurs à l'origine de la multiplication des mouvements de protestation menés par ce corps qui se considère mis à l'écart dans les amendements relatifs à l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Il est à rappeler que le premier mouvement de débrayage initié par cette catégorie de travailleurs remonte au 26 septembre 2011. Les corps communs et les ouvriers professionnels brandissent une série de revendications. Remontant à 2008, celles-ci s'articulent autour de la révision de leur statut particulier et le système indemnitaire. De leur côté, ceux de l'éducation réclament, conformément au décret exécutif 315/08, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, le droit à la formation. Il y a lieu de préciser que les corps communs de tous les secteurs partagent plusieurs revendications dont la révision salariale, le départ à la retraite après 25 ans de service, la délimitation des missions des ouvriers professionnels et la révision de la classification et de leurs salaires. D'autres revendications non moins importantes pour les corps communs dans tous les secteurs dont la prime de rendement à 40% pour tous les corps communs ainsi que la création d'une prime de risque ont été mentionnées. Il est également question du relèvement du point indiciaire à 100 DA, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11, la réinstauration des primes de permanence et de bonification et enfin la titularisation des contractuels, des ouvriers professionnels et des agents de sécurité.