La démission de cadres dirigeants du parti du Front des forces socialistes (FFS), dont l'ancien premier responsable du parti Karim Tabbou, est la conséquence du rejet de leurs candidatures lors des dernières élections législatives, a déclaré hier un responsable du parti. «Ces personnes ont voulu faire dissidence, non pas parce que le FFS a dévié de sa ligne politique, comme ils l'affirment, mais parce que, pour la majorité d'entre eux, leur candidature n'a pas été retenue aux dernières élections», a affirmé à l'APS le député et chargé de la communication du FFS, Chafaa Bouaiche. «Pour nous, c'est absolument un non-événement et ce n'est pas de la démagogie. Cela n'aura aucune conséquence sur le parti», a-t-il également ajouté. La veille, la presse a fait état de la démission de l'ancien premier secrétaire et député de Tizi Ouzou, Karim Tabbou, ainsi que d'autres membres du conseil national du FFS. Pour M. Bouaiche, la priorité du FFS est actuellement de se préparer aux futures échéances électorales et s'atteler à la restructuration du parti, en le faisant sortir d'une présence régionale à une implantation nationale. «Nous nous attelons à la restructuration du parti, à travers le territoire national. Comme nous préparons les élections locales et le congrès ordinaire du parti qui aura lieu probablement après la tenue de celles-ci», a-t-il fait savoir. «Notre but est d'élargir la base du FFS aux autres régions du pays pour arriver à une implantation nationale», a-t-il soutenu. Réagissant sur le cas «Tabbou», M. Bouaïche a indiqué que l'ancien premier secrétaire «avait anticipé sur les événements en annonçant sa démission du parti, alors qu'il avait été convoqué pour jeudi devant la commission médiation et règlement des conflits» pour répondre de «sa mauvaise gestion» et ses prises de positions «hostiles» au parti. «Si vraiment M. Tabbou a de l'éthique politique dont il se prévale, qu'il remette son mandat de député, puisque il a été élu sur la liste du FFS», a-t-il fait remarquer. Pour connaître sa réaction à ce propos, M. Tabbou était constamment injoignable au téléphone. Les dissidents du parti, dont on ignore le nombre, ont affirmé, dans une déclaration rapportée par la presse nationale, que «nous n'avons jamais souhaité nous trouver dans cette radicalité vis-à-vis de notre ancien parti et de nos anciens camarades de lutte. Cependant, les contorsions et les déviations par lesquelles l'équipe dirigeante actuelle veut soumettre le parti à la logique totalitaire du pouvoir ne nous laissent guère le choix sur les décisions à prendre». «Nous refusons de nous rendre complices des tractations menées à l'insu des militants et de l'opinion publique», ont-ils ajouté, soulignant qu'il n'était «plus possible de construire une alternative démocratique et d'élargir le champ des libertés individuelles et collectives tout en servant d'instruments dans les jeux du sérail».