Karim Tabbou ne fait plus partie du FFS. Il a annonc� officiellement, hier, sa d�mission du parti avec une soixantaine de cadres, dont des �lus locaux et membres de la direction nationale. Lors d�une rencontre restreinte avec quelques journalistes, il a annonc� sa d�cision d��engager la r�flexion la plus profonde et aller vers la concertation la plus large pour la cr�ation d�un cadre mobilisateur�. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Entre le FFS et son ex-premier secr�taire national, le divorce est d�sormais consomm�. La cause ? Karim Tabbou s�explique : �Nous ne voulons pas mener des batailles d�arri�re- garde et de lutte d�appareils. Nous sommes engag�s � mener le combat pour la d�mocratie dans le respect absolu des valeurs �thiques.� Et d�ajouter : �Nous voulons r�habiliter et restaurer l�ordre �thique, moral et intellectuel. Nous voulons poursuivre cet exercice de p�dagogie politique, mobilisation citoyenne et luttes d�mocratiques en mesure de construire une conscience politique nationale.� Karim Tabbou a fait cette sortie m�diatique lors d�une rencontre- d�jeuner � Alger, en pr�sence de cadres et �lus du parti au niveau des APC et de l�APW. Pour appuyer ses propos, celui qui a assur� durant deux mandats le poste de premier secr�taire national du FFS a rendu publique une d�claration dans laquelle il dira d�embl�e : �Nous n�avons jamais souhait� nous retrouver dans cette radicalit� vis-�-vis de notre ancien parti et de nos anciens camarades de lutte.� �Les contorsions et les d�viations par lesquelles l��quipe dirigeante actuelle veut soumettre le parti � la logique totalitaire du pouvoir ne nous laissent gu�re le choix sur les d�cisions � prendre�, dira-t-il, en d�clarant sur un ton ferme : �On ne reconna�t plus le FFS. Il s�est rang� du c�t� du pouvoir.� �Nous refusons de devenir des otages� Se consid�rant comme un d�put� populaire et non partisan, rejetant ainsi et implicitement la demande faite par l�actuel premier secr�taire national Ali Laskri de remettre son mandat parlementaire, Karim Tabbou a indiqu� � ses interlocuteurs qu��aujourd�hui comme hier, nous refusons de devenir les otages des luttes d�appareils et de clans�. �Nous exigeons notre libert� d�action politique. Nous faisons de l�imp�ratif d�mocratique et r�publicain, un credo avec tout ce qu�il y a � accomplir pour le changement pacifique et radical�, explique-t-il. Karim Tabbou pointe un doigt accusateur vers l�actuelle direction nationale du FFS. Selon lui, cette derni�re a d�vi� de la ligne du parti. �Nous avons �t� des militants sinc�res dans un parti nourri � la s�ve du 1er Novembre 1954 et des principes du Congr�s de la Soummam. Un parti qui a dit non � la gestion clanique, non � la politique des coups de force et non � la confiscation de la souverainet� populaire.� Et d�ajouter : �Le syst�me s�emploie � �largir sa client�le et � trouver des alli�s �de marque� pour briser toute vell�it� de changement et ainsi assurer son maintien et sa domination. Ni la participation aux derni�res l�gislatives ni les promesses de r�formes n�ont r�ussi � faire changer le pouvoir dans ses habitudes maffieuses et scabreuses, encore moins r�tablir la confiance du peuple vis-vis des institutions.� L�ex-premier secr�taire national du FFS a dress� un tableau noir de la situation socio-�conomique du pays. Karim Tabbou dira que �malgr� la manne financi�re, le pays s�enfonce dans le sous-d�veloppement et s�affaisse sous une gestion gangr�n�e par la corruption. Les fl�aux qui ravagent notre soci�t� se poursuivent autrement sur une cadence plus acc�l�r�e outre la recrudescence du terrorisme, la harga, le suicide, le ch�mage et la prostitution continuent de plomber, de d�moraliser, de d�structurer et de d�mobiliser notre jeunesse�. Enfin, il conclut son intervention en indiquant que �construire une Alg�rie libre et heureuse, n�est ni un slogan ni une chim�re. C�est un projet. Une ambition �.