Rien ne bouge à Alger ni ailleurs dans le pays en ce début du mois de Ramadhan. La scène politique est gelée jusqu'à nouvel ordre. La sphère économique a subi le même sort depuis plusieurs mois déjà. Aucune activité politique ou économique n'est annoncée pour ce mois qui semble plonger les Algériens dans un sommeil profond. La classe politique est quasiment absente. Les ministres qui sont toujours en poste sont absents également sur le terrain depuis plusieurs semaines. La cause aurait été le congé annuel de 15 jours qui leur a été accordé juste avant le mois sacré. Déjà que l'exécutif est diminué de six ministres élus à la nouvelle l'Assemblée populaire nationale, le gouvernement est en congé durant la même période, alors que le déroulement de la saison estivale et les préparatifs du mois de Ramadhan sont au centre des préoccupations des Algériens. Des émeutes éclatent par-ci, par-là en raison du manque d'eau, des coupures électriques et de la mauvaise gestion du dossier du logement. La hausse des prix constatée dans les marchés algériens à la veille du mois sacré et l'anarchie qui a marqué ces deux premiers jours ont révélé l'incapacité de l'Etat à assurer la régulation et le contrôle de ce secteur. Les chiffres alarmants sur l'inflation, communiqués par l'office national des statistiques (ONS) illustrent la gravité de la situation et l'urgence de trouver des solutions durables. Face à cette monotonie, les auditions des ministres par le chef de l'Etat sont attendues ces jours-ci pour rappeler que l'action gouvernementale n'est pas totalement suspendue durant le mois sacré. Ces réunions d'évaluation tenues à chaque Ramadhan par le président de la République dressent des bilans détaillés sur les réalisations et les projets de chaque secteur. Au niveau de la classe politique, c'est quasiment les vacances. Après les dernières élections législatives, les formations politiques observent le silence et n'annoncent pas d'activités pendant le mois sacré. Pourtant, ce ne sont pas les sujets et les dossiers qui manquent en cette période caractérisée par diverses préoccupations et problèmes soulevés par les citoyens algériens. Du côté des acteurs économiques, le mois de carême est synonyme d'arrêt total des activités. Il en est de même pour les organisations sociales et syndicales qui ont brillé par leur absence. Le congé annuel est des plus longs cette fois-ci et la rentrée s'annonce très chaude au regard des attentes des uns et des autres.