Mis à part les gaz à effet de serre dégagés par les usines ou encore les odeurs nauséabondes émanant de certains centres d'enfouissement des ordures et eaux usées stagnantes, les véhicules diesel ont des conséquences désastreuses sur notre santé et on n'y pense pas. Les pouvoirs publics devraient s'y inquiéter un peu plus. Ils ne semblent guère en mesure de prendre le taureau par les cornes. Ainsi et selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'émanation d'échappement peut provoquer des cancers. L'OMS appelle à limiter l'exposition à ces substances chimiques. Chez nous, il y a deux voitures sur trois qui roulent au mazout, alors que leurs fumées d'échappement sont une cause du cancer du poumon. Elles sont associées également à un risque accru de cancer de la vessie. Certains se demandent parfois pourquoi il y a tant de maladies en Algérie dont on ne connaît pas l'origine. C'est irréfutable, disent les spécialistes du centre international de recherche sur le cancer, une branche de l'OMS. Jusqu'alors, ces fumées étaient jugées probablement cancérigènes. Les particules fines contenues dans ces fumées se trouvent également dans le chauffage au bois et les fumées d'usine. Elles seraient même à l'origine de plus de 42 000 morts prématurées par an dans le monde. Selon les mêmes sources, les émanations des moteurs à essence sont elles aussi qualifiées peut-être de cancérigènes. Le risque est plus accru en Algérie car la plus grande partie des véhicules roulent au mazout. Même les véhicules de nos responsables au plus haut niveau roulent au gazoil. L'Etat algérien devrait y songer pour en faire son cheval de bataille. Ces particules sont inhalées au plus profond des poumons, tout comme l'oxyde de carbone également émis par le moteur diesel. Elles peuvent provoquer des bronchites, des allergies respiratoires, de l'asthme, des maladies cardio-vasculaires, des infarctus du myocarde. Plus grave, les enfants, les malades et les personnes âgées sont les plus exposés. En revanche, certains spécialistes disent que le parc pollue moins aujourd'hui avec l'utilisation du pot catalytique et le filtre à particules, qui a amélioré la situation. Mais il suffit de constater le nombre de morts annoncé par l'OMS pour se convaincre de la triste réalité. Il faut dire que le pot catalytique ne fonctionne qu'au bout de 10 km, alors qu'en ville, il ne sert pas à grand-chose puisqu'en moyenne, les parcours ne dépassent généralement pas les 7 kilomètres. Comme cela a déjà été fait dans beaucoup de pays, on devrait penser nous aussi à interdire la circulation ou l'importation des véhicules ou du moins les limiter en introduisant des taxes.