Après avoir reçu le précieux sésame qui leur permet d'accéder aux études supérieures, les lycéens ont dû suivre une procédure bien rodée afin de s'inscrire à l'université. Jeudi, la faculté de Bouzaréah d'Alger accueillait ses premiers bacheliers venus déposer leurs dossiers d'inscription définitive. De nombreux étudiants, dossier en main, semblaient désorientés dans cette vaste faculté. Aucun panneau d'indication ou d'orientation n'a été placé. Le personnel de la faculté faisait de son mieux pour orienter les étudiants dont un bon nombre venait pour la première fois. Avis mitigé sur les affectations Dans cette ambiance, le seul souci des étudiants était d'en finir avec le dépôt des dossiers et de quitter les lieux en cette journée chaude. Alors qu'ils faisaient la chaîne pour remettre leurs documents administratifs, ils nous ont fait part de leurs affectations. Entre satisfaits ou non, les avis étaient mitigés, ce qui n'est pas de bon augure pour le commencement de leurs études supérieures. Après les inscriptions via le net, certains ont introduit un recours et se sont vu satisfaits, d'autres doivent se contenter du choix qui leur a été attribué. Pour les autres, non contents, ils doivent attendre le mois de septembre pour espérer faire un transfert qui dépend aussi de la moyenne au bac et des places disponibles. Deux jeunes étudiantes debout à l'entrée de la faculté nous ont indiqué avoir été affectées dans la filière à laquelles elles aspiraient, à savoir les langues car elles veulent devenir interprètes. Par contre, Khadidja se dit déçue. Elle avait postulé dans la filière anglaise mais s'est vue affectée à son quatrième choix qui est le français. Son amie a été affectée à son premier choix, le journalisme. Mais comme les études sont en arabe, elle a changé d'avis et opté pour la langue anglaise pour faire traductrice. Amine, un étudiant de 24 ans, a indiqué qu'il n'était pas satisfait de son affectation. Titulaire d'un bac technique, il a repassé son bac pour entrer dans la filière langue anglaise mais sa moyenne ne lui a pas permis d'y accéder et il se retrouve obliger de s'inscrire en français. Bon nombre d'étudiants qui voulaient être affectés dans cette filière ont été orientés vers le français, une langue qui a perdu sa cote de popularité au profit de l'anglais. Une inscription dans une ambiance sereine Mis à part une exception, la majorité des étudiants interrogés semblaient se résigner à accomplir un long parcours mais se sont dit satisfaits de cette première étape et n'ont pas eu de difficultés majeures à remplir les formulaires et déposer les pièces demandées. Un membre du personnel au niveau des inscriptions a indiqué que ce week-end, les bureaux étaient ouverts afin d'inscrire le plus grand nombre. Il a indiqué que les inscriptions se sont bien déroulées. Il nous fera savoir qu'à midi, près de 600 étudiants étaient passés par son bureau et qu'environ 120 personnes ont été mobilisées à son niveau. En outre, il nous précisera que «tout s'est bien déroulé, nous n'avons pas eu d'ennuis avec des étudiants, ils sont très calmes». Il est vrai aussi que le personnel était à leur écoute et répondait avec le sourire à leurs questions même répétitives mais qui n'ont en rien affecté leur détermination à être au plus près des attentes des futurs étudiants. Pas de chahut, une ambiance studieuse était perceptible, les étudiants étant conscients que leur avenir se joue maintenant. Devant les guichets des œuvres universitaires, une autre étape de cette inscription, il y avait du monde aux environs de 13 h. Sur place, un responsable nous a précisé que c'est un dossier qui n'urge pas et qu'il peut être complété jusqu'au mois de décembre. Il ajoutera être surpris par un tel rush. «Les années précédentes, les étudiants venaient au fur et à mesure» a-t-il dit. L'hébergement, l'autre casse-tête des étudiants, ne semble pas inquiéter les responsables, dont l'un d'eux nous dira qu'«il y a assez de places dans les cités universitaires», ajoutant que «la répartition des chambres s'effectuait en fonction du sexe et de la filière de l'étudiant». Un autre membre du personnel affilié au transport mentionnera qu'aux alentours de 14h15, environ 200 personnes avaient retiré leur titre de transport entre Alger et Thénia et Alger et Blida par train et bus. Pour l'obtention du certificat de scolarité, des étudiants ont dû faire montre d'une patience qui nous renseigne sur le degré de motivation qui les anime au commencement de leurs études supérieures. Au niveau de certains bureaux, des bousculades ont été constatées. Un chargé de la sécurité nous mentionnera que les étudiants sont venus en masse aujourd'hui et que le personnel ne s'attendait pas à cette affluence record. «Nous avons beaucoup d'étudiants, et ce n'est pas sûr qu'on ait la capacité de tous les inscrire, d'autant que la fermeture des bureaux devra s'effectuer aux alentours de 16h». Il ajoutera que «les étudiants ne comprennent pas qu'ils ne pourront pas tous se voir délivrer leur certificat de scolarité, c'est pour cela qu'ils s'agitent». Il estime qu'aux alentours de 14h45, 788 personnes ont pu recevoir leur certificat de scolarité, et que ce chiffre devrait s'élever jusqu'à 1000 à la fermeture des bureaux. A la sortie de l'université, des jeunes filles avaient le sourire aux lèvres et agitaient leur certificat de scolarité, signe de délivrance. Pour d'autres, la mine dépitée, ils sont conscients de devoir affronter la même procédure le lendemain ou durant les trois jours à venir, soit avant le 30 juillet, sauf si le ministère décide du prolongement de l'inscription au 2 août.