La direction du FFS saisit la phase organique de la restructuration du parti (congrès de sections, congrès fédéraux…) en perspectives des élections locales, pour répondre d'une manière aussi virulente que menaçante aux deux groupes dissidents, ceux de Djamel Zenati et de l'ex-premier secrétaire démissionnaire Karim Tabbou. «Sur pression des militants», ce dernier pourrait faire l'objet d'une action en justice pour détention de documents officiels et cumul de dettes pour le parti. C'est le premier secrétaire national du parti, Ali Laskri, qui présidait samedi dans la soirée le congrès de la section FFS de la ville de Drâa Ben Khedda (Tizi-Ouzou) qui a, tout en répondant aux dissidents du FFS qualifiés de «salonnard de Tizi Ouzou», évoqué devant quelques centaines de militants sympathisants et autres invités, la possibilité d'ester Karim Tabbou en justice. «Je n'ai pas répondu à Oran, je n'ai pas répondu à Djelfa, je n'ai pas répondu à Constantine, mais maintenant que je suis ici, je vais répondre à ces salonnards de Tizi Ouzou qui viennent distiller leur venin sur la direction du FFS et son président», aurait déclaré le premier secrétaire du FFS visiblement remonté contre ces derniers dont l'objectif, selon lui, est de «neutraliser le FFS» et de l'empêcher d'aller de l'avant dans sa démarche. «Personne ne pourra neutraliser le FFS. Personne ne pourra dicter une ligne politique au FFS», a-t-il tonné, accusant ses adversaires de «trahison». Ces derniers, rappelle-t-il, citant notamment Djamel Zenati et Ali Kerboua, ont été radiés du FFS en 2005 pour avoir refusé de payer leurs cotisations et de passer devant la commission de médiation et des conflits. Il retient aussi une dent contre Karim Tabbou qui avait démissionné à la veille de sa traduction devant la même commission et affirmera qu'il ne voulait pas ester ces cadres en justice mais «la base militante n'a pas cessé de demander à la direction de poursuivre Tabbou qui a en sa possession des documents officiels et des dettes envers le parti». Il est, pour Laskri, donc opportun de répondre positivement aux revendications de la base militante. Le principal concerné par cette mesure (Tabbou) était injoignable hier soir. Laskri s'en est également pris, selon nos informations, à la corporation journalistique, coupable d'avoir «médiatisé» les actions des contestataires et de les avoir «sortis de leur inertie», tout en médiatisant à outrance tout ce qui pouvait fragiliser le FFS. Un parti auquel la population a fait confiance lors des législatives, affirme Laskri dans sa déclaration liminaire, et «malgré l'intox, la diabolisation et la manipulation». S'exprimant sur les dernières législatives et locales à venir, Laskri affirme que «notre participation aux élections sera un commencement, un nouveau départ pour la construction du parti et la mobilisation politique de la société». Pour lui «le parti se rassemble en dépit et en réponse à toutes les attaques qu'il essuie depuis que nous avons décidé de mettre du mouvement dans le statu quo, je dirai aussi du mouvement dans l'inertie au sein du parti». Laskri estime que le FFS est «incontournable pour tout processus politique de réforme démocratique dans le pays» et il doit «se mettre en ordre» pour maintenir et consolider la dynamique politique et la mobilisation militante et citoyenne. «Nous devons aborder dans les conditions les meilleures les échéances à venir. Les élections sont là, cela ne sera pas facile, mais tous ensemble nous surmonterons tous les obstacles, nous continuerons aussi à travailler au développement du parti pour faire du prochain congrès un événement politique national et traduire dans la réalité les résolutions du 4e congrès et aller sur le terrain pour donner une impulsion décisive aux chantiers proposés par le président Hocine Aït Ahmed», a-t-il conclu.