Depuis l'envenimement de la situation en Syrie, plusieurs familles syriennes se sont réfugiées en Algérie pour fuir la situation chaotique qui prévaut dans leur pays, secoué par une crise sanglante. Face aux évènements violents causant des dizaines de morts quotidiennement, des familles ont choisi l'exil pour mettre à l'abri leurs enfants et autres parents. Parmi elles, celles qui ont opté pour notre pays facile d'accès en raison des facilitations instaurées par les pouvoirs publics algérien et syrien. Ainsi, plus de 12 000 Syriens sont entrés en Algérie depuis le début du mois de juillet en cours et se sont «installés» dans les plus importantes villes que sont Alger, Oran et Annaba. Une importante communauté syrienne réside en Algérie depuis l'indépendance compte tenu des bons rapports historiques entre les deux pays. Des Syriens ont rejoint leurs familles ou amis avec lesquels ils étaient en contact alors que d'autres n'ayant pas d'attache en Algérie squattent les jardins publics et autres parcs du pays. A Alger-centre, elles étaient plusieurs familles à occuper le square Port-Saïd depuis le début du mois de juillet. Vieux, femmes et enfants, sont assis sur des tapis le long du jardin profitant de la paix qu'ils n'ont pas vécu depuis plusieurs mois. Leurs bagages placés de côté, avec des ustensiles de cuisine et des denrées alimentaires, ces familles sont là à attendre un geste de bonne volonté des pouvoirs publics pour leur trouver un hébergement. Une famille composée du père, de la mère et de deux jeunes enfants était arrivée hier matin de Damas. Le père disait avoir choisi l'Algérie en raison de l'hospitalité des Algériens. «J'ai travaillé avec des Algériens, ils sont humains et cléments et n'ont qu'une seule parole», dira-t-il. Fatigués du long voyage de quatre heures de vol, les membres de cette famille essayaient tant bien que mal de se reposer en dépit du va-et-vient des passants. Certains curieux ne se gênaient pas à s'arrêter au niveau de ces familles pour assouvir leur curiosité. Méfiance des réfugiés Certains leur demandaient le motif de leur présence ici, les raisons de leur départ de leur pays ou la situation actuelle en Syrie. Les réfugiés répondaient à demi-mot, refusant de s'étaler et avaient peur des représailles. Le régime syrien les avait muselés depuis des décennies par le régime en place. Les Syriens qui étaient réduits au silence durant de longues années ont pris le pli et se méfient de tous, notamment des étrangers. La majorité d'entre eux craintifs, disaient qu'ils n'étaient là que pour quelques jours et qu'ils étaient venus à titre de touristes. Ils nous montraient de loin l'hôtel où ils étaient hébergés. Quand on leur demande le nom de l'hôtel, ils flanchaient et ne savaient pas quoi répondre. Ayant peur qu'on les chasse du square, ils prétextaient qu'ils étaient domiciliés à l'hôtel. Les passants se montraient très généreux, ils leur apportaient à manger et leur donner de l'argent. Quand on a voulu savoir ce que ces Syriens attendaient des Algériens, un réfugié répondra qu'il désirait trouver un toit et du travail. «On attend beaucoup des Algériens qui se sont toujours montrés à la hauteur et si on est mal reçus on optera pour la Tunisie ou le Maroc», dira un Syrien qui a préféré garder l'anonymat. D'autres étaient plus agressifs et ont catégoriquement refusé de parler aux Algériens qui s'approchaient d'eux. Ils se sont montrés très invictifs dans leurs propos et ont fait preuve de violence envers les passants. Chaque jour des familles syriennes arrivent en Algérie et sont de plus en plus nombreuses. Les pouvoirs publics ont décidé de prendre en charge ces familles en mettant à leur disposition des établissements scolaires en attendant de leur trouver une solution à long terme. Les capacités des restaurants El Rahma ont été renforcées pour répondre à l'importante demande et permettre à tous les citoyens dans le besoin de bénéficier de repas chauds.