Deux semaines après le début du mois de jeûne, les prix des fruits et légumes ainsi que des viandes commencent à se stabiliser, voire à baisser. L'effervescence du début du mois n'a duré que quelques jours avant que la mercuriale ne retrouve sa stabilité. L'appel lancé par la Fédération des consommateurs, une semaine avant le Ramadhan, a eu l'effet escompté et a permis de plafonner les prix des produits de large consommation. Les Algériens, contrairement aux années précédentes, ne se sont pas rués vers les marchés et ont consommé modérément. Au niveau du marché du 1er-Mai, hier vers 13 h, les étals n'étaient pas très fréquentés et les commerçants peinaient à vendre leur marchandise. Cette dernière était jetée par kilogramme en fin de journée sans que les prix soient revus à la baisse. «C'est la politique nationale qui veut ça, la mafia veut maintenir des prix relativement élevés, quitte à ce que les produits ne soit pas vendus», nous indiquera un commerçant qui exerce ce métier depuis 20 ans. Les prix des légumes ont été revus à la baisse et semblent se stabiliser pour cette semaine. La tomate est cédée à 40 DA, par rapport à la semaine dernière où elle affichait entre 70 et 80 DA. La courgette est à 70 DA, son prix a diminué de moitié depuis le début du mois. Les commerçants interrogés expliquent cette baisse des prix par une importante production cette semaine. Haricots, poivrons et aubergines suivent la même courbe et sont vendus respectivement à 100, 70 et 40 DA, une baisse de 30 à 50 DA environ. La stabilisation ne durera pas longtemps Les navets par contre ont augmenté de presque deux fois leur prix initial pour passer à 120 DA. Les vendeurs imputent cette variation au fait qu'ils n'ont pas été livrés suffisamment en ce légume. L'un des marchands de ce point de vente de fruits et légumes explique autrement ces baisses de prix. «Les prix des fruits et légumes varient trois fois par jour sur simple appel de groupes «mafiosi» à certains consommateurs. Ils guettent à longueur de journée une éventuelle pénurie dans les produits pour faire grimper les prix comme bon leur semble», explique-t-il. Pour lui, la seule solution à la spéculation est la réintroduction des marchés publics et des halles, avec une fixation des prix au niveau étatique, des taxes à payer en cas de hausse des tarifs et des contrôleurs au niveau de chaque wilaya. Un autre commerçant évoquera le coût important des engrais et des produits utilisés dans la culture des fruits et légumes qui sont importants et déterminent les prix de revient. Côté viandes, la volaille connaît une légère baisse, elle est passée de 400 DA le kg à 340 et même 290 DA dans certaines communes de la capitale. «On ne peut pas vraiment expliquer les raisons de cette baisse, les spéculateurs n'en font qu'à leur tête», dira un volailler. Le prix de la dinde par contre est toujours aussi élevé et est affiché à pas moins de 700 DA. Le coût de la viande rouge est resté élevé et n'a pas l'air de se stabiliser, l'agneau est à 1300 DA le kg, le veau avec os à 900 DA et sans os à 1200 DA. La baisse des prix n'est qu'une accalmie en ce qui concerne ces produits largement consommés durant le mois de jeûne et la hausse des tarifs se dessine à l'horizon et essentiellement durant la dernière semaine de Ramadhan où les commerçants font la loi et où aussi les citoyens font des emplettes pour la semaine d'après-Ramadhan, connue pour la rareté des produits sur le marché en raison des fêtes de l'Aïd El Fitr.