Les discussions entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et les représentants de la coordination nationale des gardes communaux ont finalement repris pour un éventuel «réexamen» des revendications exprimées par ce corps. «C'est le ministère qui nous a convoqués pour la réunion de mardi dernier et nous avons répondu présents», dira Aliouat Lahlou, porte-parole de la coordination des gardes communaux. Selon lui, la première réunion «pour rompre le silence» observé depuis quelque temps entre les deux parties a permis aux éléments de la garde communale de constater «l'existence d'une bonne volonté de la part des pouvoirs publics» pour régler définitivement leur problème. «Cette fois, je crois que c'est la bonne et c'est sérieux surtout», dira t-il. «Nous avons senti à travers cette rencontre l'existence d'une réelle volonté pour la prise en charge de nos revendications et d'en finir avec nos problèmes qui traînent depuis plusieurs années», dira-t-il. La satisfaction des revendications des gardes communaux passe, dira M. Lahlou, par «la nécessité, pour chaque partie, d'assumer ses responsabilités entières». «Il y a un problème posé, il faut le régler, autrement il ressurgira un autre jour. C'est aussi simple que ça». M. Lahlou reconnaît que la situation des gardes communaux est «très compliquée», accentuée par «un problème de communication crucial de la part des responsables locaux» qui ont très mal géré les problèmes exposés par les éléments. «Notre problème fondamental est d'ordre juridique lié à la création de ce corps et qui s'est faite durant la décennie noire et dans des circonstances particulières», a-t-il précisé. Il tient pour responsables les directeurs de wilaya qui n'ont pas su trouver des solutions aux problèmes soulevés par les gardes communaux ou transmettre leurs doléances d'une manière correcte. «Ce sont des responsables qui ne savent même pas comment utiliser des armes et ne connaissent rien à notre situation. La preuve, chacun a appliqué le statut à sa manière et certains ne l'ont même pas exécuté», a-t-il indiqué. «Notre problème a commencé au niveau des wilayas. Si nous avons fait de la résistance depuis le 26 juin à Blida, marché plus de 50 km et affronté la violence des services de sécurité, puis campé près de 15 jours du mois de Ramadhan à Boufarik à ciel ouvert, c'est parce que nous ne pouvions plus supporter l'injustice pratiquée à notre égard», a-t-il indiqué. Il affirmé que les représentants de la coordination ont exposé plusieurs revendications dont la révision du statut. Ils ont imposé «la levée de toute sanction contre les éléments ayant participé à la marche» comme condition préalable au dialogue. Les deux parties ont rendez-vous jeudi prochain pour «entamer le travail pour trouver des mécanismes permettant aux gardes communaux de reprendre leurs droits». «Nous sommes conscients que la satisfaction de nos revendications dépend de l'intervention de plusieurs secteurs». Après avoir décidé de lever le camp de Boufarik, la coordination des gardes communaux a installé des commissions de suivi et de contrôle dans toutes les wilayas pour «coordonner le travail de recensement de tous les besoins des éléments et communiquer sur les résultats de chaque réunion». Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère de l'Intérieur a fait le résumé de cette réunion en rappelant les mesures prises pour le réexamen de ce dossier. A propos de la compensation des heures supplémentaires travaillées, les deux parties ont décidé de procéder à «l'examen de la faisabilité d'une revalorisation de la prime de risque et d'astreinte, ce qui se répercutera positivement sur les salaires ainsi que sur les pensions de retraite». Pour ce qui est de la retraite proportionnelle exceptionnelle, il a été décidé d'examiner avec les autres départements concernés la possibilité de «la levée de la limitation de la période de mise en œuvre du régime exceptionnel des retraites proportionnelles et le cumul de la pension de retraite proportionnelle exceptionnelle avec une autre rémunération». Un engagement a été pris pour aligner les salaires des agents affectés vers d'autres secteurs à celui qu'ils touchaient dans le corps de la garde et la prise en charge des préoccupations des veuves des gardes. Le ministère a décidé d'entamer un travail de proximité au cas par cas pour la mise en application de la réglementation régissant le régime exceptionnel des pensions d'invalidité. Des formules de logements ruraux seront proposées pour en faciliter l'accès à ces agents.