Les services de sécurité ont arrêté, au cours de la première semaine de ce mois de Ramadhan, 18 personnes, impliquées dans la commercialisation de la drogue et saisi 2 quintaux de kif traité. Les mis en cause dans ce trafic ont été tous appréhendés dans les zones frontalières avec le Maroc qui continue d'inonder l'Algérie par la drogue en provenance des régions du Rif marocain où quelque 800 000 personnes ne vivent que par ce trafic notamment à Ktama et Chawen. Pas moins de 500 quintaux ont été saisis au cours du premier semestre de cette année et les narcotrafiquants d'user de tous les moyens pour faire passer à travers nos frontières de l'ouest des énormes quantités de drogue et alimenter leurs réseaux. Selon nos sources «malgré les revers subis par les barons de la drogue, cette année, il est attendu un regain d'activité de ce trafic car il existe au Maroc une surproduction de kif que les narcotrafiquants tenteront de commercialiser via nos frontières mais tous les services en charge de la lutte contre les stupéfiants sont mobilisés pour faire échouer leurs desseins ». Jamais en Algérie, quantité aussi importante n'a été saisie et l'on s'interroge sérieusement, dans les services de lutte contre la drogue, sur la destination réelle de cette drogue et qui sont derrière ce vaste réseau international car la situation est devenue plus qu'alarmante quand on sait la connexion qui existe entre les groupes terroristes et les réseaux des narcotrafiquants. Les observateurs sont unanimes pour dire que depuis la chute du régime libyen et l'instabilité qui règne actuellement dans ce pays, le trafic de drogue a connu une prolifération sans précédent d'autant plus que les services du Makhzen marocain ont, au cours de cette année, arrêté un baron libyen, tout près de la frontière algéro-marocaine, avec 17 tonnes de kif embarqués à bord d'une vingtaine de véhicules qui s'apprêtaient à entrer en Algérie. Cela démontre que toutes ces quantités de drogue ne sont pas destinées au marché national mais alimentent des réseaux internationaux qui ont fait de la Lybie leur plaque tournante et où certainement cette drogue est échangée contre des armes, en abondance dans ce pays où Aqmi a ses relais et n'est pas étrangère à ce trafic.