Les narcotrafiquants et les barons internationaux de drogue recourent de plus en plus à des moyens ultramodernes pour le convoyage des stupéfiants. Comme il fallait s'y attendre, les narcotrafiquants marocains ont récidivé à la frontière sud-ouest du pays pour tenter d'acheminer de la drogue vers l'Europe et les pays du Moyen-Orient via l'axe du Sahel. En effet, les trafiquants de stupéfiants circulaient à bord de deux 4X4 de marque Toyota Station quand ils sont tombés nez à nez avec les services de sécurité qui s'apprêtaient à tendre un dispositif d'embuscade à Hassi Khebi, dans le désert de Béchar, situé à la bande frontalière algéro-marocaine. Selon nos sources, cela s'est passé dimanche dernier, au moment où les éléments des garde-frontières et une unité de l'armée ont aperçu ces deux voitures roulant à vive allure. Devant l'effet surprise des narcotrafiquants, les services de sécurité ont ouvert le feu en direction du convoi du kif afin d'immobiliser les moyens de locomotion. Mais les narcotrafiquants, scindés en deux groupes probablement armés, ont réussi à prendre la fuite vers le territoire marocain à la faveur de l'obscurité, abandonnant sur-le-champ une Toyota Station bourrée de kif traité. La fouille du véhicule immobilisé a permis aux services de sécurité de découvrir le pot aux roses et de saisir dix-huit quintaux et quarante-cinq kg de cannabis. Selon le nouveau mode opérationnel, les narcotrafiquants du Rif marocain abandonnent un véhicule et sacrifient une quantité de marchandise tout en emportant un autre lot dans le second véhicule avant de rallier le royaume chérifien. Ce qui mène les enquêteurs à s'investir davantage dans le travail de renseignements pour anticiper contre toute tentative de convoyage du kif par cette bande frontalière plus que jamais placée sous haute surveillance. Car les convoyeurs n'obéissent qu'aux commandes des barons qui recourent à des moyens ultramodernes (GPS, téléphones cellulaires, armes de guerre, etc.) pour franchir la ligne rouge. Les saisies ont été remises aux gendarmes de Tabelbella qui procèdent à l'enquête. Cette opération porte à plus de 2,5 tonnes de kif traité récupérées par la Gendarmerie nationaledepuis le début de l'année en cours.