«De la façon dont il prenait la posture et souriait pour les caméras après ses victoires en série, en demi-finale puis en finale du 1500m, il était évident que Toufik Makhloufi est un personnage extraverti. C'est ce que confirme Sid Ali Sabour, entraîneur national et entraîneur en chef du club du nouveau champion olympique, le GSP. «C'est un gars très sympa, un homme au caractère très ouvert. Toujours rieur. Il est même un peu farceur, et il sait comment se faire plaisir», déclare-t-il à son sujet. A propos de sa participation au 800m, Makhloufi révèle : «C'est moi qui ai eu envie de courir. J'avais eu des problèmes au genou et les médecins de l'équipe m'ont conseillé de ne pas courir. La douleur a resurgi après que j'ai commencé, j'ai donc décidé d'abandonner (...) Je n'étais pas vraiment inquiet. Je ne pensais vraiment pas à ce sujet. Il y avait deux options, soit je pouvais courir (dans le 1500m) ou je ne pouvais pas. J'ai essayé de rester calme et fait de mon mieux pour me préparer en dépit de ma blessure. Du reste, les tests médicaux ont bien prouvé que je souffrais d'une blessure. Selon Sabour, Makhloufi a subi une injection «pour calmer la douleur» mais l'athlète a déclaré qu'il avait encore mal après sa victoire. «Mais quand vous gagnez, vous oubliez tout, même le mal qui vous handicape. Je vais continuer à me soigner avant de poursuivre ma saison.» Makhloufi est originaire de la ville de Souk-Ahras, près de la frontière est de l'Algérie avec la Tunisie. Il a déménagé à Alger et a rejoint il ya cinq ans le GSP, selon Sabour, qui a également dit : «Cette année, après ses bonnes performances, il a bien été pris en charge. Il a pu aller à l'étranger pour s'entraîner. Il a été au Kenya, à Oman et en Suède.» Makhloufi a parlé de cette préparation longue de 7 mois en conférence de presse. «Cela a été dur pour ma famille et pour moi. Les seules fois où mes proches me voyaient, c'était à la télévision». En tout cas, cette préparation lui a permis de gagner 2 secondes sur son meilleur temps au 1500m. Il a pu, également, remporter le titre africain sur 800m en améliorant de près de 3 secondes son meilleur temps. «S'il avait été en mesure de courir le 800 mètres, je suis sûr qu'il aurait obtenu une médaille dans cette course», indique Sabour. Makhloufi insiste sur la préparation. «Vous ne gagnez rien facilement. Vous avez besoin de plusieurs années de formation. J'ai commencé à courir quand j'avais 15 ans. Vous avez, en outre, besoin d'un bon entraîneur. J'ai changé deux fois d'entraîneur (aujourd'hui c'est Djamal Adel). Je suis heureux et je crois que tous les Algériens sont heureux pour moi. Cette victoire donne de l'espoir à toute l'Algérie, en particulier à ses athlètes mais aussi à tout le monde arabe. J'ai travaillé dur. Cette victoire est le résultat de ce labeur et la récompense à tout ce sacrifice. L'Algérie est bien connue dans le domaine de l'athlétisme. Tout le monde attendait une suite à l'après-Morceli. J'espère être celui qui ouvre la voie pour poursuivre cette tradition sur le 1500m.» «Le Parisien libéré» : «La sensation de l'Algérien Makhloufi sur 1500 m» «L'Algérien Taoufik Makhloufi est passé du désespoir à l'euphorie en 24 heures. Exclu des Jeux pour son comportement pendant les séries du 800 m, il a été réintégré au terme d'un imbroglio et gagne aujourd'hui le 1500 m. Ce n'est pas faire injure à Taoufik Makhloufi que de dire que c'est en outsider qu'il est devenu mardi champion olympique du 1500m. Au terme d'un dernier 400m super et en bouclant sa course en 3 min 34 sec 08/100, l'Algérien a écœuré les Kenyans (absents du podium) et devance l'Américain Leonel Manzano, qui est allé chercher la 2e place en 3:34». Eurosport.fr : «Makhloufi succède à Morcelli» «Noureddine Morcelli a un successeur. 16 ans après son sacre à Atlanta, un autre Algérien s'est imposé en finale olympique du 1500 mètres : Taoufik Makhloufi. Il n'y a pas eu match entre lui et les autres, Makhloufi était seul sur sa planète ce mardi. Parti à 600 mètres de la ligne, il a terminé seul comme un bolide au prix d'un finish sensationnel, digne d'un relayeur de 4x400 mètres. En 3'34''08, il a écrasé la concurrence. L'Américain Leonel Manzano (3'34''79) s'est contenté de l'argent et le Marocain Abdalaati Iguider (3'35''13) a complété le podium. Pas de doute, ce mardi, Makhloufi était à 100% de ses aptitudes physiques...»