A l'approche de la fête de l'Aïd El Fitr, une grande animation nocturne caractérise les rues de la capitale. Les citoyens procèdent, comme de coutume à la veille de pareille occasion aux achats de vêtements pour leur progéniture, outre les ingrédients nécessaires à la préparation de certains gâteaux pour la nuit du destin et pour l'Aïd. A peine les dernières cuillerées de chorba avalées que les rues de la ville sont envahies par une marée humaine. Une situation qui contraste fortement avec celle de la journée durant laquelle l'animation est des plus ternes, le mercure dépassant bien souvent la barre des 36°. Non loin des quartiers populaires comme Bab El Oued, un coin qui constitue le point de mire, les magasins sont pris d'assaut. Juste après la prière des tarawih, l'affluence est à son paroxysme. Des pères de famille, le plus souvent accompagnés de leur progéniture, s'emploient à dénicher la bonne occasion susceptible de mettre du baume au cœur de leurs enfants. Ces derniers, plus exigeants que jamais, tentent d'imposer leurs choix en vue de se voir offrir les meilleurs habits. Les parents ne l'entendant souvent pas de cette oreille à cause de la cherté des articles. Il n'est ainsi pas rare de voir le ton monter entre les deux parties. «Acheter des habits pour ses enfants à l'occasion de l'Aïd n'est guère une sinécure», a relevé un quadragénaire, précisant que rien que pour les chaussures de ses deux enfants, il a dû débourser pas moins de 4000 dinars. Une femme rencontrée sur les lieux a mis en exergue le fait que certains commerçants, sachant que les pères de famille mettent souvent la main à la poche pour satisfaire les caprices de leur progéniture, n'hésitent pas à augmenter les prix de leurs articles, réalisant, par la même occasion, des affaires en or. Les commerçants, quant à eux, restent sur la défensive, estimant que pour avoir des articles de qualité, il est impératif de mettre la main à la poche. Selon quelques commerçants, les évènements secouant la Syrie à partir de laquelle nombre de commerçants algériens s'approvisionnaient en habits ont influé sur les prix des articles, ces derniers provenant actuellement de Turquie principalement, ce qui explique, selon lui, la cherté des articles. Vers une heure du matin, l'animation diminue d'un cran et les rues se vident progressivement, les gens rentrant chez eux pour suivre les programmes TV avant le s'hor. Virées nocturnes en bord de mer Depuis le début du mois de Ramadhan, les plages de l'Algérois connaissent, de jour comme de nuit, une affluence de visiteurs en quête de distraction et de fraîcheur, surtout en ces jours où le mercure atteint des pics insupportables. Alors que certains sont occupés par l'achat des vêtements de l'Aïd pour leurs enfants, d'autres préfèrent se rendre au bord de la mer pour prendre l'air. La ruée vers la Grande Bleue crée une atmosphère festive et les nuits du Ramadhan motivent et incitent les gens à sortir et à profiter d'une ambiance particulière. Pour les jeunes, c'est la chaleur suffocante de la maison qui les pousse à se rendre au bord de la mer à la recherche d'un peu d'air frais. Ainsi, la plage d'El Kettani à Bab El Oued (Alger) est assaillie de visiteurs, en majorité des jeunes, venus passer un moment en attendant la rupture du jeûne. Après l'Iftar, plusieurs familles se rendent à la plage pour se rafraîchir après une journée caniculaire. A une dizaine de mètres de la plage, une petite aire de loisirs annonce un climat festif. Les enfants, souvent accompagnés de leurs parents, s'en donnent à cœur joie surtout la nuit après l'iftar. Non loin de là, pieds dans l'eau, un groupe de jeunes profitent de la fraîcheur de la mer en s'adonnant à une baignade qui les rafraîchit et les détend. Les femmes d'un certain âge ont elles aussi fui la fournaise des appartements pour se rendre au bord de la mer et profiter d'un peu de fraîcheur juste après la rupture du jeûne et de l'iftar.