Le général à la retraite Khaled Nezzar qui a déjà qualifié «d'affaire politique» la décision prise à son encontre par le Tribunal pénal fédéral (TPF) helvétique qui entend le poursuivre pour «crimes de guerre et crimes contre l'humanité» a soutenu hier que cette même affaire est encore au stade procédural. «Pour l'heure, l'affaire n'est pas encore traitée dans le fond. Nous sommes dans un moment de procédure», a soutenu l'ancien ministre de la Défense, contacté hier. Sollicité derechef pour émettre un avis sur le contenu de la décision du 25 juillet dernier où le TPF l'avait débouté dans son opposition faite au ministère public de la Confédération tout en contestant son immunité diplomatique, Khaled Nezzar a également déclaré que «ce rejet d'immunité est aussi une démarche faisant partie de la procédure». Le TPF a en effet jugé que l'ancien ministre algérien de la Défense ne bénéficiait pas de l'immunité pour des actes commis durant son mandat (1994-1999) et pourrait ainsi être poursuivi pour «suspicion de crimes de guerre». «Je n'ai pas tué de gens», a répliqué hier Khaled Nezzar dans une déclaration au Temps d'Algérie. Du haut de ses 75 ans, il a certifié avoir bien compris ce qui se cache derrière ce rebondissement de la justice helvétique qui veut le décrire dans une posture de «criminel de guerre», alors qu'il est connu de tous que Khaled Nezzar fait partie de ces responsables qui ont sauvé l'Algérie du péril intégriste. «Des ONG veulent se payer coûte que coûte la tête de responsables algériens», telle est la lecture dont nous a fait part hier Khaled Nezzar pour exprimer les dessous jusque-là inavoués de ses démêlés avec la justice suisse. Dans cette affaire, le général à la retraite jouit déjà d'un soutien exprimé publiquement par certains partis politiques qui sont le MPA de Amara Benyounès et le FLN. A rappeler que le souci judiciaire de Nezzar avec la justice suisse remonte au mois d'octobre 2011, lorsqu'il a été arrêté à Genève où il séjournait pour des soins et présenté le lendemain devant le procureur. Son arrestation s'est faite suite à une dénonciation de l'ONG Trial (Association suisse contre l'impunité) sur la base d'une plainte émise par deux supposées victimes accusant l'ancien ministre de la Défense de crimes de guerre commis durant les années 90. Le général est-il soutenu par les officiels ? Déjà en octobre dernier, l'interpellation de Nezzar en Suisse a fait l'objet d'une spectaculaire mobilisation de la société civile en Algérie qui a fait front autour du général à la retraite. Il y a eu en effet une pétition signée par des dizaines d'hommes politiques, journalistes, avocats, enseignants universitaires et des centaines de citoyens représentant différentes catégories professionnelles qui ont tenu à exprimer leur soutien à l'ancien ministre de la Défense. Même l'Etat était de son côté. Hier, Khaled Nezzar s'est rappelé encore ce soutien que des officiels haut placés dans la hiérarchie de l'Etat lui ont exprimé en octobre dernier. Cette fois, l'affaire de Nezzar avec la justice suisse connaît un nouveau rebondissement. Certaines sources avancent que la diplomatie algérienne a officiellement protesté auprès de la justice helvétique, ce que le général à la retraite s'est dit incapable de confirmer ou d'infirmer.