«L'Algérie n'a de leçon à recevoir de personne» «Ce n'est pas la piteuse mascarade de tentative d'ingérence par la Suisse qui va perturber l'Algérie dans ses fondements ancestraux», a-t-il déclaré. Le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd a sorti la grosse artillerie en actionnant la machine de l'Ugta pour voler au secours de l'ancien ministre de la Défense nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar qui fait l'objet d'une instruction «pour suspicion de crimes de guerre» contre lui par l'ONG suisse Trial. «C'est un non-événement. L'ensemble des travailleurs et de l'Ugta apportent un soutien indéfectible au général à la retraite Khaled Nezzar», a déclaré Sidi Saïd hier, lors de la tenue de l'université d'été du PT à Blida. «Ce n'est pas la piteuse mascarade de tentative d'ingérence dans notre pays par la Suisse à l'endroit d'une personnalité respectable et respectée et homme d'honneur, le général à la retraite et ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar, qui va perturber l'Algérie dans ses fondements ancestraux», a ajouté le secrétaire général de l'Ugta indiquant à l'endroit de l'ONG suisse que «l'Algérie n'a de leçon à recevoir de personne et que nul n'a le droit d'y mettre son doigt, encore moins son appréciation car nous étions seuls pendant cette période». Lors de son intervention, Sidi Saïd a rappelé, chiffres à l'appui, les dégâts incommensurables causés par le terrorisme islamiste à l'Algérie et le lourd tribut consenti par les Algériens au moment où les Occidentaux donnaient gîte et couvert aux islamistes et «nous sortaient l'histoire du 'qui tue qui''». «Les Suisses n'ont qu'à s'occuper de leur extrême droite qui fait la chasse au faciès. Sinon, ils n'ont qu'à ester en justice le Cnsa», a clamé Sidi Saïd rappelant sous un tonnerre d'applaudissements que l'Algérie n'est pas sortie du néant. «Qu'ils sachent une bonne fois pour toutes que l'Algérie est le fruit d'une double révolution. La Révolution du 1er Novembre 1954 et la révolution de sauvegarde de la République contre l'extrémisme islamiste», a-t-il souligné. L'élan de solidarité envers l'ancien ministre de la Défense se poursuit. Avant ce soutien exprimé par le patron de la Centrale syndicale, c'était le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, qui a appelé, samedi dernier, à une vaste mobilisation pour recueillir trois millions de signatures en faveur de Khaled Nezzar. «Voilà donc un homme qui a défendu la République dans le cadre de son institution et à qui on demande des comptes. À mon avis, cette perception des choses est complètement infondée», a-t-il déclaré. Il y a une semaine, suite à une dénonciation de Trial (Association suisse contre l'impunité), puis à la plainte de deux autres victimes, l'accusant de «crimes de guerre commis durant les années 1992 et 1999, le général à la retraite Khaled Nezzar a été placé dans le collimateur du Tribunal pénal fédéral (TPF) suisse. Le TPF a jugé que M. Nezzar ne bénéficierait en aucun cas d'une immunité pour des actes commis durant son mandat, rendant possible un éventuel procès en Suisse. Réagissant à cette accusation, le général à la retraite a estimé que le refus d'un tribunal suisse de lui accorder l'immunité dans le cadre d'une instruction «n'était qu'une étape» dans l'affaire. «Je n'ai rien à dire. C'est une affaire de procédures. Ce n'est qu'un pas dans l'affaire», a déclaré M. Nezzar, ajoutant que ses avocats «ne diront rien et qu'ils sont en train de travailler en Suisse et ici, (en Algérie)». «J'ai des avocats suisses et algériens. J'ai des avocats algériens, qui sont bénévoles, dont Ali Haroun», a-t-il précisé.