Une délégation des habitants de la cité «Batimate Taliane», située dans le quartier d'Es-Sedikkia, a rencontré mardi le wali d'Oran pour lui exprimer son rejet des conditions dans lesquelles l'opération est envisagée. «Nous avons exposé au wali la réalité des choses et il s'est montré sensible à notre discours. Nous estimons qu'il a été induit en erreur, c'est pourquoi il a décidé l'annulation de l'opération», diront des membres de la délégation mandatée par les habitants pour dialoguer avec le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf. Les habitants qui devaient être relogés à partir de samedi dans des habitations en dur à haï El-Yasmine ont rejeté l'idée de quitter leurs habitations en préfabriqué. «Ils veulent nous parquer dans des cages à poules. Certes, ce sont de nouvelles habitations, mais allez voir comment elles sont réalisées. Ce sont des petites chambres et en plus, même l'agencement de l'espace est mal pensé. Dans ce cas, nous préférons rester dans nos appartements qui sont spacieux et surtout fonctionnels», diront des habitants. Nombre d'entre eux avaient qualifié l'opération d'inopportune : «Nous avons attendu tout l'été et aujourd'hui que la rentrée scolaire est annoncée, on vient nous annoncer notre déménagement. Ce n'est pas logique», diront-ils. Pour eux, quitter leurs appartements est inconcevable. «Nous refusons de quitter le site. S'ils veulent nous attribuer de nouveaux appartements, ils n'ont qu'à nous construire des tours sur le site. La majorité des habitants ont des activités liées à la mer, les parquer loin d'Oran, c'est les vouer au chômage», feront remarquer d'autres habitants. Mais ce refus n'est pas partagé par l'ensemble des habitants. Certains sont décidés à quitter les immeubles en préfabriqué qu'ils occupent depuis 1984. «S'ils veulent rester, qu'ils le fassent, mais au moins qu'ils ne nous privent pas de la joie d'occuper des appartements en dur. Ils ne sont pas majoritaires et le wali ne doit pas céder à leur pression», feront remarquer des familles rencontrées sur les lieux qui disent avoir emballé leurs affaires et attendre les camions de l'APC pour l'opération de déménagement annoncée pour samedi, mais qui semble aujourd'hui compromise.