connaît ces derniers jours une forte pénurie de bouteilles d'eau minérale. Ce produit de large consommation a disparu des étals des magasins et supérettes, alors qu'il existait habituellement plus de sept marques différentes. Pourtant, Annaba n'a pas connu ce genre de situation au plus fort de la canicule, pendant le mois de Ramadhan. N'empêche, depuis quelques jours, le fardeau est cédé par certains commerçants véreux sous le manteau à 200 DA et d'autres préfèrent vendre la bouteille fraîche de 1,5 l à 50 DA. Omar, un épicier du quartier, se dit impuissant devant l'indisponibilité de ce produit : «Depuis deux jours, aucune livraison n'a été effectuée malgré la forte demande en cette période de grandes chaleurs», ajoutant que cette tension était palpable le lendemain de l'Aïd. D'autres commerçants, notamment le gérant d'une supérette du centre-ville, imputent cette crise aux spéculateurs : «Ils ont constitué d'importants stocks lors des derniers jours du Ramadhan. Ils étaient persuadés que les usines allaient libérer leurs travailleurs pour fêter l'Aïd, et par conséquent, que le circuit de distribution allait connaître un sérieux dérèglement». Cela explique l'indisponibilité et par conséquent la hausse vertigineuse du prix de la bouteille tant convoitée. Un père de famille à la recherche d'une bouteille d'eau dira, exaspéré : «Si l'eau du robinet était de bonne qualité, on se passerait volontiers de cette eau de source qui est de plus en plus chère.» En attendant, le citoyen reste la proie des monopolisateurs qui accaparent le marché des produits de première nécessité, et c'est le consommateur qui est la victime désignée de ces charognards qui opèrent en toute impunité.