C'est une parente d'élève, déçue et énervée, que nous avons eu hier au téléphone. Et pour cause, sa fille inscrite en 1re année secondaire au lycée Aïcha d'Hussein Dey, s'est vu refuser la prime de scolarité, dont elle a toujours bénéficié, tant à l'école primaire qu'au CEM. Orpheline de père, elle a bénéficié de cette prime, décidée par le président de la République en personne et instaurée pour venir en aide aux familles démunies pour l'achat des fournitures scolaires. En plus de cette prime, les enfants entrant dans cette catégorie ont également droit à la gratuité des livres scolaires. Pour ce faire, un budget est dégagé par les pouvoirs publics pour en faire bénéficier les 3 millions d'enfants scolarisés qui y ouvrent droit. Mais qu'en est-il réellement sur le terrain ? La prime est-elle attribuée automatiquement à qui de droit ? Le cas de cette lycéenne du lycée Aïcha, qui s'est vue par ailleurs retirer les livres scolaires une demi-heure après les avoir reçus, sous prétexte que le lot imparti au lycée est insuffisant, est-il un cas isolé ? Toujours est-il que la raison invoquée par la directrice du lycée est du moins incongrue : «La daïra ne nous a pas donné d'argent.» Une raison qui ne peut satisfaire ni cette mère ni un autre parent. N'est-il pas de la mission du responsable de chaque établissement qui reçoit de nouveaux élèves de recenser ceux qui ouvrent droit à cette prime et de faire parvenir la liste à la daïra afin qu'elle débloque la totalité de la somme d'argent, au lieu de refouler des parents comme s'ils venaient mendier ? La rentrée scolaire en est déjà à sa deuxième semaine et cette maman court toujours, frappant à toutes les portes pour rétablir un droit qui revient à sa fille. A l'académie, on lui dit que cela ne relève pas de leurs prérogatives, au lycée, la directrice tient toujours le même langage. Pendant ce temps, une jeune lycéenne, orpheline de père, voit ses droits bafoués.