Les familles des disparus ont exprimé leur «crainte» quant au non-aboutissement de leur quête de vérité au sujet des disparus de la décennie noire, en dépit de la visite, la semaine dernière en Algérie, de Mme Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l'homme au Nations unies. «Les familles des disparus craignent que le dossier des disparus soit loin d'être résolu», ont indiqué SOS Disparus et le Collectif des familles de disparus en Algérie, dans un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction. Les deux associations argumentent leur «crainte» en rappelant que «le Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations unies a déclaré à de nombreuses reprises ne pas recevoir des autorités algériennes les informations requises. Il a également dû refuser l'invitation, de la part des autorités algériennes, à venir en Algérie dans la mesure où les conditions imposées par l'Algérie étaient inacceptables». Les rédacteurs du communiqué ont également dénoncé le dispositif sécuritaire important déployé au siège de la Commission nationale consultative de la promotion et de la protection des droits de l'homme (CNPPDH) pour «empêcher ces familles de s'entretenir avec la représentante onusienne». «Au moment où les mères des disparus se sont approchées de la CNCPPDH, les autorités ont déployé un nombre impressionnant de policiers, tous en tenue de combat. Après l'envoi des renforts, le nombre de policiers dépassait largement le nombre des familles des disparus sur place. Sous les yeux du Haut commissaire, Mme Navi Pillay, ces familles, tentant en vain de s'approcher de la grille de la CNCPPDH, ont été violemment réprimées par la police». «Les familles ont quand même réussi à échanger, à travers la grille fermée à double tour, quelques mots avec Mme Pillay, s'assurant de son soutien», lit-on dans le communiqué.