Si les députés sont unanimes à reconnaître que l'amélioration du service public, un des axes principaux du plan d'action du gouvernement, est une nécessité, il n'en demeure pas moins que d'autres préoccupations, aussi bien sociales qu'économiques doivent, selon ces parlementaires qui intervenaient jeudi au troisième jour des débats à l'APN, être prises en compte. Est-il d'ailleurs possible d'améliorer le service public alors que l'emploi précaire caractérise notamment le secteur des communes?», s'est interrogé Salim Sidi Moussa, député du PT qui a aussi mis l'accent sur «les oubliés» du plan Sellal, à savoir les nécessiteux qu'il a chiffrés à 2,7 millions. Dans le même ordre d'idées, la député du RND, Nadia Loudjertani, estime nécessaire la création d'un fonds national d'aide aux femmes divorcées, qui se retrouvent, constate-t-elle, «avec leurs enfants à la rue». Pour la femme au foyer, Zahia Nouri de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), préconise la révision à la hausse de la pension dont bénéficie cette dernière. Toujours dans le volet social, la frange des handicapés «qui ont honoré l'Algérie notamment lors des jeux paralympiques», notent plusieurs députés, doit bénéficier d'une meilleure prise en charge. Outre l'adoption d'un décret exécutif portant rémunération et aide à domicile des handicapés, Nacera Boulfelfel, du RND, préconise la création d'espaces multidisciplinaires au profit des personnes aux besoins spécifiques. D'autres secteurs, comme la santé, l'éducation ou encore le volet économique ont été «épluchés» par les députés qui ont mis l'accent, pour certains, sur la nécessité de présenter des bilans tout en s'attelant à poursuivre les programmes de l'ancien exécutif. C'est le cas notamment du député FLN Saïd Lakhdari qui a estimé qu'il faut «valoriser» les réalisations effectuées jusque-là. Amar Djilali, du même parti, a estimé pour sa part qu'il est impératif d'appliquer scrupuleusement le plan d'action du gouvernement, «surtout que les moyens financiers existent». Même si ces moyens existent effectivement, Saliha Mekhref, du RND, qui s'est félicité des «réalisations du précédent gouvernement», a insisté sur la nécessité d'un «dialogue permanent», pour consacrer «la bonne gouvernance». Le député du PT Ghalem Ghenou, qui enregistre «avec prudence» la volonté du gouvernement, revient, quant à lui, sur la réforme du système éducatif qui nécessite, selon lui, «une grande volonté». Tout en réclamant un bilan du secteur, il mettra aussi l'accent sur le volet formation. Dans le secteur de la santé, le député du FFS Abdelahamid Abbes a regretté la «mauvaise» prise en charge des malades dans les établissements de santé publique, en dépit de l'amélioration de la situation socioéconomique des personnels de la santé, alors que Nadia Chouitem du PT a plaidé pour la préservation du système de santé publique. La communauté algérienne à l'étranger doit bénéficier de plus d'égards La communauté algérienne à l'étranger n'a pas été en reste lors des débats de jeudi. Si d'aucuns estiment qu'elle doit bénéficier de plus d'égards eu égard à l'apport qu'elle peut donner, d'autres ont estimé qu'il faut surtout lui accorder des facilitations pour l'investissement en Algérie notamment. Sur ce point, la député Chafia Mentelechta de l'UFDS pense même qu'il est inconcevable de les traiter comme des «étrangers», en leur imposant la règle 51-49. «Il faut que la communauté algérienne à l'étranger participe plus au développement économique du pays», a-t-elle insisté. Dans le même registre, Djamel Bouras du FLN va jusqu'à préconiser l'ouverture de succursales bancaires algériennes en France. «Notre communauté est prête à venir investir dans le pays, et elle n'attend que le feu vert et les facilitations des pouvoirs publics», a-t-il dit. Tout en proposant de relever le plafond des exonérations douanières au profit des émigrés algériens qui regagnent définitivement le pays. Le même député revient sur un autre sujet d'actualité, à savoir la cherté du billet d'avion qu'il déplore. A ce titre, il préconisera la création de compagnies nationales low cost pour ramener le prix du billet Paris-Alger à 250 euros. D'autres préoccupations de la même communauté ont été également soulevées. Les débats se poursuivent aujourd'hui et demain. Le Premier ministre, qui devait s'exprimer mardi, répondra finalement aux questions des députés le lundi après un léger lifting de programme des plénières.