Le bras de fer, engagé depuis mardi dernier, entre les conducteurs de trains de la SNTF et la direction générale était de mise, jeudi, en dépit de la décision de justice décrétant leur mouvement d'illégal. Les conducteurs grévistes n'ont pas repris le travail et ont décidé de tenir, aujourd'hui, une assemblée générale pour décider du sort de leur mouvement, selon un adhérent de la section syndicale des conducteurs de train au dépôt d'Alger. «Malgré la décision du tribunal d'Alger qui ordonne la reprise du travail immédiate, nous n'avons pas repris le travail et on attend l'AG de demain (aujourd'hui ndlr) pour décider», nous a-t-il dit au téléphone. Concernant le caractère illégal de la grève, il nous indiquera qu'effectivement, il faut un préavis de huit jours. «Même si nous étions passés par la procédure légale, le DRH n'aurait jamais signé le PV nous autorisant à conduire le mouvement. Il se dérobe toujours face à ses responsabilités. Nos revendications concernant l'insécurité à bord des trains, la charge de travail, le matériel défectueux, la gestion catastrophique de l'entreprise, ne datent pas d'aujourd'hui.» Par ailleurs, une réunion a eu lieu jeudi dans la soirée entre les acteurs du mouvement et Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines à la SNTF, selon le syndicaliste, qui dénonce «la sourde oreille du DRH» à toutes leurs revendications. Il a par ailleurs évoqué de possibles licenciements. «Ce que le DRH ne semble pas vouloir comprendre c'est que nos revendications sont légitimes. Elles ne concernent pas uniquement les conducteurs de train, il en va de l'intérêt de l'entreprise ainsi que des voyageurs», souligne-t-il, en tenant à démentir les propos du DRH concernant la prise en charge psychologique des conducteurs en cas d'accident sur la voie. «Non. Le conducteur n'est pas pris en charge par une cellule psychologique comme l'avait dit le DRH à la presse. La société se contente seulement de lui désigner un avocat», a-t-il tenu à préciser. Comment imaginer que cette entreprise qui doit pourvoir à la croissance économique du pays soit en faillite. C'est impensable. Nous souhaitons le meilleur pour notre pays. Nous nous considérons comme des acteurs du développement du pays et nous déplorons que la SNTF soit devenue une société sinistrée», s'alarme-t-il, ajoutant que les points soulevés par les travailleurs sont plus complexes que veut le faire croire la direction de la SNTF. «Aujourd'hui, nous allons évaluer si la reconduction de la grève aura l'impact voulu, tout en sachant que nos emplois sont en jeux puisque l'administration a fait appel à la justice pour nous contraindre à la reprise du travail», nous indique-t-il.