Les habitants de la commune de Chabet El Ameur, au sud-est de Boumerdès, se sont révoltés, hier, pour dénoncer la situation catastrophique dans laquelle est plongé le secteur de l'éducation. Un spectre d'une année blanche se profile sans que les responsables locaux ni ceux du secteur ne fassent quoi que ce soit pour résoudre les problèmes des lycéens. Ces derniers ont marché depuis le nouveau lycée, dont les travaux sont toujours en cours, vers l'annexe du CEM Si Rachid, où l'enseignant Mohamed Chikhi entame son quatrième jour de grève de la faim pour dénoncer la dégradation des conditions de scolarisation dans la localité. Les manifestants ont scandé des slogans fustigeant la fuite en avant des responsables locaux qui, selon eux, ne s'intéressent qu'aux élections locales et les responsables du secteur qui affichent une totale indifférence. Les lycéens ont parcouru plus d'un kilomètre pour se faire entendre. Vers 10h, ce sont des dizaines de citoyens de la commune, dont des représentants de la société civile, qui sont sortis braver l'interdit en observant une marche pacifique. Ils ont sillonné les artères principales de la ville pour réclamer des conditions favorables à la scolarité des lycéens et soutenir l'enseignant gréviste de la faim. Les manifestants qui scandaient des slogans hostiles à l'attitude des responsables locaux qui ne se soucient pas des problèmes des lycéens, en particulier, et de tous les citoyens, en général, ont appelé tout le monde à rejoindre cette action pacifique qui se veut une étape majeure dans la reconquête de l'espace public particulièrement à l'approche des joutes électorales locales. Des banderoles, sur lesquelles est écrit «Nous, citoyens de Chabet El Ameur, soutenons, Chikhi Mohamed dans sa grève de la faim», «Exécuteurs de sales besognes, dehors», et «La société civile réclame la dignité», sont brandies par les marcheurs qui ont ébranlé leur action depuis le siège de l'APC. Les manifestants ont observé un rassemblement grandiose devant l'entrée de l'annexe de Si Rachid. Ils ont exprimé leur solidarité et leur soutien à l'action dudit enseignant qui met sa vie en danger dans l'intérêt des lycéens. Une déclaration de soutien signée par des associations, des comités de village et autres mouvements de la société civile a été lue devant les manifestants. Vers 13h, la foule s'est dispersée dans le calme tout en donnant un autre rendez-vous au cas où les doléances des lycéens ne seront pas prises en charge.