Les lycéens de la localité de Chabet El Ameur sont en grève depuis plus de dix jours. Cette action a été décidée, selon eux, spontanément pour dénoncer les mauvaises conditions de scolarité. Des conditions qui ont poussé l'un des enseignants, Chikhi Mohamed, à entamer une grève de la faim depuis jeudi devant l'entrée de l'annexe du CEM Si Rachid, pour «attirer l'attention des services concernés sur les carences dont souffrent les deux établissements du secondaire existant dans la localité». Le gréviste dénonce par son action l'anarchie qui règne dans l'annexe se trouvant à l'intérieur du CEM Si Rachid et la situation prévalant au niveau du nouveau lycée, ouvert avant l'achèvement des travaux. Les lycéens justifient le boycott des cours par une multitude de problèmes, citant l'isolement du nouveau lycée, l'absence de cantine et de transport scolaire. Les élèves habitant les zones rurales et lointaines éprouvent d'énormes difficultés à rallier leur établissement. L'infrastructure en question n'est dotée ni d'ateliers et ni de laboratoires et fonctionne, selon eux, sans surveillant général ni intendant. L'on déplore également l'absence d'un portail et d'une clôture. Les lycéens se plaignent en outre des risques d'agression, en raison de l'existence d'un point de vente illicite de boissons alcoolisées à proximité de leur établissement. Mêmes carences au niveau des 20 classes ouvertes au CEM Si Rachid après le refus des enseignants d'assurer leur tâche au niveau de l'ancien lycée qui risque de s'effondrer à tout moment. Les eaux pluviales de mars dernier ainsi que la tempête de neige qui s'étaient abattues sur la région ont accentué les risques d'écroulement du lycée Ahmed-Boukabous. D'ailleurs, plusieurs classes sont fissurées et le bloc abritant l'administration a été touché par les glissements de terrain. Par ailleurs, les lycéens s'insurgent contre la décision de l'administration de révoquer 15 élèves sur les 25 composant la classe de mathématiques. «Les autorités nous ont promis de réhabiliter ce lycée qui est menacé par un glissement de terrain avant la rentrée scolaire, en vain», regrettent-ils. Les élèves inscrits déplorent en outre l'absence d'une cantine scolaire et de laboratoires et exigent la réintégration des exclus. Les élèves semblent décidés à ne pas rejoindre leurs classes avant la prise en charge effective de leurs doléances. Par ailleurs, la société civile a déclaré son soutien indéfectible à l'action de la grève de la faim entamée depuis jeudi dernier par Chikhi Mohamed, dont l'état de santé risque de se dégrader à tout moment. D'ailleurs, une marche pacifique est prévue pour aujourd'hui, dimanche, pour réclamer l'amélioration des conditions de scolarisation et la prise en charge des doléances des lycéens. Le P/APC était indésirable, hier,le gréviste lui a demandé de quitter les lieux, car, selon ce dernier, «cette situation catastrophique est provoquée par la mauvaise gestion du P/APC qui gère les affaires de la commune avec mépris».