Ils sont près de 4000 chauffeurs de taxi à observer une journée de protestation, hier, au niveau de la wilaya de Constantine à travers toutes les stations pour dénoncer l'anarchie qui règne et surtout le nombre inquiétant de fraudeurs. Lors d'une conférence de presse, tenue hier au niveau du siège du syndicat, le secrétaire général de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNCT), Ben Dilmi Younès, a expliqué que cette protestation a été décidée conjointement par la coordination des trois unions, l'UNTC, l'UGCAA et l'UGTA. Les protestataires dénoncent les dépassements des taxis fraudeurs qui ont fini par occuper les stations de taxi en se livrant à une concurrence féroce et déloyale contre les taxis réguliers. Selon eux, une anarchie sans pareille règne actuellement au niveau de toutes les stations avec des échauffourées quasi quotidiennes entre les deux parties. Le problème des fraudes a pris, selon M. Ben Dilmi, des proportions inquiétantes attribuant cette anarchie à la Direction des transports et la Sûreté nationale. Par ailleurs, les chauffeurs de taxi en grève exigent l'augmentation des tarifs de 20 DA à 30 DA pour la ville de Constantine. Près de 8000 chauffeurs de taxi, exerçant à travers les différentes lignes, prévoient un durcissement de la situation au cas où la Direction des transports ignore leurs demandes avec un débrayage généralisé. Un ultimatum de 15 jours a été donné avant de recourir à la grève illimitée. Notons que parmi leurs revendications figurent, également, l'effacement des dettes accumulées au fil des années, une révision du système fiscal, le gel de l'ouverture de nouvelles lignes et la réactivation de la commission nationale technique en charge des besoins exprimés concernant les nouvelles lignes. Selon certains chauffeurs, rencontrés dans une station du centre-ville de Constantine, leur situation professionnelle reste ambiguë. Ils s'interrogent : «Dans quelle catégories sommes-nous classés ? Si nous sommes considérés comme commerçants, nous devons donc exercer avec notre registre du commerce sans être sous le diktat des licences des moudjahidine, et si l'on nous considère comme artisans, notre impôt doit être allégé à un simple forfait». Le simple citoyen reste toujours victime et pris en otage dans ces conflits.