Les chauffeurs de taxi sont dans une mauvaise posture. Entre des clients insatisfaits de la prestation de service et une nouvelle réglementation en vigueur depuis le mois de mars, ils cherchent toujours un statut. Ils revendiquent principalement l'effacement des dettes des chauffeurs de taxi accumulées au fil des années, une révision du système fiscal et le gel de l'ouverture de nouvelles lignes. Les chauffeurs de taxi souhaitent aussi la réactivation de la commission nationale technique en charge des besoins exprimés concernant les nouvelles lignes. Pour cela, le Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT) a organisé hier à Constantine une rencontre régionale qui a regroupé les représentants du Syndicat issus des wilayas de l'Est : Guelma, Bordj Bou Arréridj, Jijel, Tébessa, Batna, Khenchela, Oum El Bouaghi, Biskra, Mila et Constantine. A l'ordre du jour : l'étude des nouvelles dispositions dictées dans les décrets exécutifs du 06/03/2012 et la directive ministérielle 278/09 qu'ils veulent simplement geler. La séance a été présidée par le SG BenDilmi Younes. Les syndicalistes exigent l'effacement des dettes des taxis accumulés depuis 1993. Lors de leur débat, ils ont expliqué qu'avant cette date, ils payaient en tant qu'artisans une somme de 920 DA ; après 1993, ils étaient classés comme commerçants et leur impôt a été revu à la hausse pour atteindre 4700 DA. Leur situation professionnelle reste ambiguë selon le SG du syndicat qui s'interroge : «Dans quelle catégorie sommes-nous classés ?» Si nous sommes considérés comme commerçants, nous devons donc exercer avec notre registre du commerce sans être sous le diktat des licences des moudjahidine ; et si l'on nous considère comme artisans, notre impôt doit être allégé à un simple forfait», a t-il expliqué. Face à ce dilemme, les chauffeurs de taxi et transporteurs de l'Est décident d'interpeller le président de la République et soumettre en parallèle un dossier détaillé au niveau de la nouvelle Assemblée nationale pour étude. Ils revendiquent également le statut de chauffeur de taxi, une revendication soulevée depuis plusieurs années mais qui reste sans écho. Aussi, des licences administratives au lieu de licences de taxi dont les seuls détenteurs sont les moudjahidine dont le prix de location atteint dans certaines villes 10 000 DA par mois, comme c'est le cas à Annaba et à Bordj Bou Arréridj. Dans un autre registre, leur réunion a été encore une fois une occasion pour dénoncer les dépassements des taxis fraudeurs qui ont fini par occuper les stations de taxi en se livrant à une concurrence féroce et déloyale contre les taxieurs réguliers. Selon eux, une anarchie sans pareille règne actuellement au niveau de toutes les stations de taxi avec des échauffourées entre les deux parties quasi-quotidiennes.