Le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci a réitéré la position de l'Algérie vis-à-vis des questions internationales, notamment la crise syrienne, le nucléaire iranien et la cause sahraouie. Dans un entretien accordé à la chaîne panarabe Al Arabia, diffusé dimanche, il a affirmé que la vision de l'Algérie concernant «le dossier syrien émanait de ses principes diplomatiques fondés sur la non-ingérence et le respect de l'autorité et de la souveraineté des Etats». Il a ajouté que l'Algérie «a une position qu'elle défend», notamment à travers sa présence dans la commission des Cinq de la Ligue arabe depuis plus d'une année, affirmant qu'elle cherche toujours des solutions politiques émanant des deux parties» et continue d'œuvrer dans ce sens, «en dépit de l'échec des efforts arabes». «Favorable à la pratique des libertés loin de la violence quelle que soit sa source», l'Algérie «n'a pas de parti pris» mais veut être «un trait d'union» entre les parties, a souligné M. Medelci. «Le gouvernement syrien a la responsabilité de rétablir le calme et de garantir un climat favorable à une solution politique», a-t-il indiqué. Concernant la position de l'Algérie quant à la garantie de zones sécurisées pour les réfugiés en Syrie, il a souligné la nécessité d'aider les réfugiés syriens, précisant que l'Algérie en a «accueillie plus 12 000». «Cependant, a-t-il dit, si le but des zones sécurisées est l'intervention étrangère nous nous y opposons». Quant à sa position vis-à-vis de la fourniture par l'Iran d'armes au gouvernement syrien, M. Medelci a souligné que l'Algérie était «pour l'arrêt des aides susceptibles d'attiser les actes de violence quelle que soit leur source». Reconnaissance des crimes coloniaux Quant à une éventuelle demande par l'Algérie au président français François Hollande, lors de sa visite en Algérie prévue en décembre prochain, de «reconnaître les crimes commis par la France coloniale en Algérie», M. Medelci a indiqué que «l'Algérie officielle n'a pas demandé d'excuses officielles à la France mais attend ces excuses à l'instar du peuple algérien». A une question relative à des informations sur des menaces proférées par les salafistes et l'organisation d'Al Qaïda contre l'Algérie qui auraient déclaré qu'après la Syrie ce sera le tour de l'Algérie, le ministre a souligné que cette dernière «a déjà connu une telle expérience, peut-être la plus lourde dans le monde arabo-musulman», rappelant la décennie noire vécue par l'Algérie dans les années 1990. S'agissant de la question du Sahara Occidental, M. Medelci a souligné qu'il s'agit de l'autodétermination du peuple sahraoui, ajoutant que «l'Algérie n'est pas partie prenante au conflit mais elle est concernée et souhaite une solution pacifique». Quant au dossier du nucléaire iranien, l'Algérie plaide, selon lui, pour le droit à l'utilisation de cette énergie à des fins pacifiques.