Les travailleurs des corps communs et de l'administration de la wilaya d'Alger affiliés au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) sont toujours dans l'expectative, avant d'entamer une grève illimitée le 21 octobre prochain. Ils attendent, en effet, le résultat des négociations entre la Fédération nationale du syndicat et les différentes tutelles. Ces travailleurs revendiquent l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles dont l'augmentation de salaire, le droit à la formation et le reclassement. Ahmed Tazeouti, membre de l'union de la wilaya d'Alger au Snapap, nous a indiqué hier que «pour le moment, aucune information sur les négociations n'a filtré. Nous avons respecté la décision du bureau national et nous patientons de voir des actes concrets». Tout en déplorant, le refus du wali d'Alger de recevoir Rachid Djani, secrétaire général du Snapap dans la wilaya d'Alger. Il est à rappeler que suite à cet échec d'entamer des pourparlers, le Snapap s'est tourné vers le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tout en sachant que leurs revendications n'étaient pas de ses prérogatives. «Nous avons saisi par courrier M. Sellal pour le sensibiliser à notre cause», nous a-t-il dit, en précisant qu'aucune réponse ne leur a été donnée. En vérité, par cette action, les protestataires espéraient une pression du Premier ministre sur le wali d'Alger. Une AG décisive mercredi Cependant, tout en attendant un signe des tutelles ou de la wilaya, les adhérents au Snapap préparent activement leur débrayage le 21 octobre dont les modalités seront arrêtées mercredi au cours d'une assemblée générale extraordinaire. Cette grève d'envergure sera soutenue par des sit-in des délégués devant le siège de la wilaya d'Alger, selon M. Tazeouti. Ce dernier ne limite pas le mouvement à la wilaya d'Alger qui «sert de locomotive» car les revendications concernent les corps communs de la Fonction publique de tout le pays. «Les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou nous ont envoyé leur soutien et comptent rejoindre le camp de la contestation. Nous avons assumé nos responsabilités et c'est au bureau national d'assurer les siennes», nous a-t-il dit sans plus d'explications. Pour sa part, M. Branci, secrétaire général du Snapap de l'hôpital Drid-Hocine, nous a indiqué que l'AG de mercredi devrait éclaircir pas mal de points sur l'option de la grève illimitée. «Nous ne voyons pas les fruits des négociations en cours. Notre base militante s'impatiente, nous devons peut-être songer à avancer la date de la grève, du moins c'est ce que les militants suggèrent. Concernant le secteur de la santé, les tractions n'avancent pas», déplore-t-il. Pour sa part, Adel Malaouini, représentant de la Fédération des agents de sécurité de l'université de Bab Ezzouar au Snapap, nous a indiqué qu'il présenterait, aujourd'hui, au secrétaire général du Snapap une nouvelle plate-forme de revendications concernant les gardiens qu'il compte intégrer au corps des agents de sécurité. Les adhérents de sa fédération compte désigner un émissaire chargé de remettre cette plate-forme au ministre du Travail. De son côté, Mohamed Latrèche, secrétaire général de la section syndicale du Snapap à l'USTBH et vice-président de la Fédération nationale de l'enseignement supérieur, nous a indiqué que dans son secteur, les négociations sont au point mort. «Comme nous n'avons reçu aucune réponse de la tutelle à notre demande d'audience, nous avons mandaté trois membres de la fédération au ministère de l'Enseignement afin qu'ils puissent entamer des discussion, mais en vain. C'est suite à cela que nous avons envoyé un deuxième courrier dont nous attendons la réponse. Dans le cas où la tutelle continue à faire la sourde oreille, nous allons organiser une conférence de presse pour exposer nos doléances et les failles qui subsistent dans le secteur», menace-t-il, ajoutant qu'une grève nationale est envisagée.