Malgré la progression de la production des céréales ces dernières années, l'Algérie continue d'importer des quantités considérables en blé dur et tendre. C'est ce qui ressort de la rencontre annuelle franco-algérienne des céréales, qui s'est clôturée mardi à l'hôtel Hilton, à Alger. Un rendez-vous qui intervient dans une conjoncture exceptionnelle, marquée par de fortes spéculations sur les marchés internationaux de blé. L'Algérie a importé l'année dernière 6 millions de tonnes de céréales tous types confondus, dont 4,2 millions de tonnes de France. L'Algérie se place ainsi en tête de liste des meilleurs acheteurs des céréales françaises par rapport à ses voisins comme le Maroc qui a importé de France au cours de la campagne 2011-2012 la moitié de la quantité acquise par l'Algérie, à savoir 1 535 253 tonnes de blé tendre. Les autres pays exportateurs pour l'Algérie sont le Canada, le Mexique et la Russie avec un degré moindre. La demande du marché national sera, cependant, appelée à augmenter au cours de l'année en cours, selon les prévisions des spécialistes. Dans un exposé établi hier, Jean-Albert Fougereaux, directeur de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (FNAMS), a estimé que contrairement à la récolte française qui est stable (36 millions de tonnes de blés moissonnés), la production céréalières mondiale présente des inquiétudes. La baisse drastique du niveau de la pluviométrie aux Etats-Unis, ainsi que les incendies et les inondations qui ont ravagé la Russie en 2012, sont les plus importants facteurs qui alimentent cette thèse. Les spécialistes européens profitent, cependant, de cette situation et ont même recommandé aux pays importateurs, particulièrement les importateurs potentiels comme l'Algérie, d'«assurer à l'avance des stocks supplémentaires pour éviter une éventuelle crise». L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), en plus de sa production de 51,2 millions enregistrée au cours de la campagne 2011-2012, a importé durant le mois d'août 500 000 tonnes de blé pour les besoins de son stock. Mme Fatiha Sadli, experte algérienne en céréales, a fait savoir qu'une étude est en cours de réalisation sur la qualité du blé dur en Algérie. L'enquête a pour objectif d'identifier la qualité produite en Algérie et de définir les problèmes, afin de mettre en place les mécanismes nécessaires, en vue d'améliorer le rendement du blé dur, puisqu'il est question de préserver cette culture. Elle précise, qu'avant de pouvoir injecter les mécanismes internationaux, il est question de comprendre les variétés qui existent et leurs besoins stratégiques. Pour cela, les experts vont travailler avec les agriculteurs.